Comment dépasser la violence scolaire ? (Dialogue, GFEN)
Paru dans Scolaire le dimanche 17 novembre 2019.
"Respect, tolérance, empathie… sont des valeurs morales qui se construisent et doivent vivre au quotidien de toutes pratiques", et ces notions sont à inculquer. La dernière rlivraison de la revue du GFEN Dialogue propose des réflexions et des exemples de pratique "afin de transformer les pulsions violentes en désirs de conflit", mais pas seulement ! Les causalités de la violence à l’école sont également expliquées : elles peuvent être extérieures lorsqu'il s'agit de "violence sociale liée aux conditions de vie qui sont faites aux catégories populaires, violence de genre ou délinquance simple."
Pour le Groupe français d’éducation nouvelle, cela correspondrait à la vision qui s’impose le plus souvent mais il ne faut pas occulter "la question de la violence intrinsèque à l’école."
Que faire ?
Selon le GFEN, il est possible d’appliquer des pratiques "dans le prolongement des travaux pionniers de Korczak". Ainsi, il est possible d’utiliser la méthode de "Je me souviens…" expliquée par Laurent Carceles (professeur de français), de relire "Pédagogie contre la violence" (Eric Debardieux, Bordeaux 2), de mettre en place "l’atelier de création : un espace autre" (Patricia Cros, secteur poésie et écriture du GFEN) …
Et faut-il se satisfaire de l'ordre scolaire ? Janus Korczak n'a-t-il pas mis en garde ? "L’enfant commode, c’est le rêve de l’éducation contemporaine… bon, obéissant, gentil, facile. Ne pense-t-on jamais à cet homme veule et lâche qu’il risque de devenir ?" Comment penser dès lors "la place du conflit dans les apprentissages" (Maria Alice Médiani, Lyon 2), "les violences de genre au lycée" (Dalila Amérouche et Sandrine Bourret, professeures), la solubilité de la violence dans l’éducation (Gilbert Janvion, AGSAS) ou l’impact du mouvement des gilets jaunes (Jean-Jacques Vidal)… Comme l’écrit Laurent Carceles, "il reste tant de démarches à inventer…", dans une société où "la violence surgit dans l’actualité sous forme de faits divers"." Le fait divers pris en exemple par la rédaction de Dialogue est l’image de ce jeune collégien pointant sur sa professeure une arme qui s'avèrera être factice.
A noter que la revue propose un insert sur le thème "apprendre à lire, oui mais comment ?" en réponse au slogan ministériel "100% de réussite au CP".
Dialogue, 51 p., 8 euros
Hélène Cénat