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Face aux difficultés dues à l’origine sociale des élèves, l’école peut-elle tout ou ne peut-elle rien ? (Ouvrage)

Paru dans Scolaire le mercredi 06 novembre 2019.

"L’école peut tout" vs "l’école n’y peut rien". Comme le souligne le nouvel opus de la collection "Mythes et réalités" des éditions Retz, "l’affirmation de la toute-puissance de l’école ou, à l’inverse, de son total dénuement face à l’origine sociale des élèves semble bien correspondre aux deux facettes complémentaires d’un même mythe".

Sous la direction du sociologue Patrick Rayou, les auteurs explorent "les deux aspects du mythe, non pour désespérer le lecteur en le promenant entre Charybde et Scylla, mais , bien au contraire, pour l’inciter à se saisir de ce que les recherches relatives à l’origine sociale des élèves nous autorisent à penser, et à espérer, afin que le mythe ne nous détourne pas de l’idéal".

Le mérite ne suffit pas

L’école peut tout, notamment grâce à la notion de mérite qui serait "une des caractéristiques propre des personnes qui expliquerait la diversité des fortunes scolaires" ? Non, mais le mérite "pourrait gagner en légitimité si, en même temps qu’on le cultive, on luttait contre les inégalités sociales et si on aidait les individus à se former au long de la vie et à valoriser des compétences acquises hors de l’école".

"Respecter le programme garantit l’égalité ?". Non, les enseignants doivent tenir compte du "curriculum invisible" qui permet à certains élèves et pas à d’autres de recevoir et de s’approprier ce programme. Si "les parents collaborent, les enfants réussissent" ? Certainement, mais encore faut-il que les enseignants soient formés à entretenir des relations avec toutes les familles. "L’ouverture sociale bénéficie à tous les élèves" ? Non, "il leur faudrait pour cela étendre au-delà du cercle des élus les dispositifs qui permettent de nourrir des ambitions élevées et donner une place centrale aux apprentissages".

Les apports de la recherche

Face à l’origine sociale, les écoles et les enseignants seraient-ils donc impuissants ? Apparemment pas, puisque "de nombreuses recherches montrent que la relation entre le capital culturel et la scolarité n’est ni immédiate, ni automatique". Encore faut-t-il que les enseignants connaissent les apports de la recherche en éducation et qu’on sorte d’une formation trop adossée aux contenus disciplinaires.

"Les élèves ne peuvent pas tous accéder aux œuvres patrimoniales" ; "Les filles sont moins dociles que les garçons" ; "L’école rurale est une école au rabais"… Autant d’affirmations battues en brèche par les différents auteurs mais dont les travaux  "peinent à pénétrer le débat public". La raison ? "C’est vraisemblablement que comme la vérité terrasse l’erreur mais pas nécessairement l’illusion, la lumière faite sur les mécanismes de l’échec et de la réussite ne suffit pas à déraciner les ‘marronniers’".

"L’origine sociale des élèves", Editions Retz, 9€.

 

Colette Pâris

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