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Cités éducatives : l'Education nationale a compris qu'elle pouvait s'appuyer sur des acteurs extérieurs (V. Léna)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 17 octobre 2019.

"Pour une fois, l'Education nationale admet qu'elle peut s'appuyer sur d'autres acteurs pour améliorer la réussite de ses élèves." Vincent Léna, coordonnateur national du programme interministériel des "cités éducatives" intervenait hier 16 octobre dans le cadre des rencontres de l'OZP, l'observatoire de l'éducation prioritaire. Il insiste, cette politique est une politique de la Ville "avec" l'Education nationale. Elle se situe dans le prolongement d'autres politiques, comme la création de l'éducation prioritaire par Alain Savary en 1981, la réussite éducative du plan Borloo en 2005 ou les PEL et PEDT depuis, "une longue histoire qui n'est pas un long fleuve tranquille".

Quelque 80 "très grands quartiers", réunissant souvent deux ou trois "REP+" ont été retenus et ils travaillent actuellement à leur projet. Plusieurs enseignants, qui participent à la réunion, font valoir qu'on leur demande sur un mode extrêmement injonctif, le leur "avant les vacances d'automne", "à marche forcée", sans avoir le temps du partenariat. Vincent Léna "assume une certaine verticalité si elle organise l'horizontalité". "Il faut commencer par un certain nombre d'actions", "boucler la première phase avant la fin de l'année", mais ce n'est qu' "une première copie qui va constamment s'enrichir" puisque le plan d'action garantit des financements sur trois ans. Il souligne l'importance du partenariat, mais en rapporte une définition donnée par l'un des acteurs, "s'engueuler positivement" entre professionnels qui ont appris à se connaître.

Selon les territoires, les priorités ne sont pas nécessairement les mêmes. A Denain, le "problème numéro 1" est la santé, notamment la santé bucco-dentaire d'enfants de 6 ans qui perdent leurs dents définitives, il faudra définir un plan d'action avec la CAF, l'ARS et l'ordre des chirurgiens dentistes. Ailleurs, c'est de faire comprendre que le renouvellement urbain n'a de sens que s'il porte aussi sur le bâti des écoles (voir aussi ToutEduc ici), ailleurs, c'est la faible participation des enfants à des activités sportives extrascolaires, ailleurs encore, la lutte contre la pauvreté suppose un surfinancement des places de crèches et de veiller à l'articulation des structures petite enfance et des maternelles. Le budget du programme, 100 M€, peut sembler modeste, mais il s'agit, le plus souvent, de mobiliser des financements de droit commun.

A hauteur d'enfant

Vincent Léna se félicite de la mise en place, dès l'origine, d'un comité national qui va "définir un référentiel national d'évaluation" en lien avec la DEPP (le service statistique de l'Education nationale). Il met l'accent sur "l'enjeu fondamental" que représente la place des parents "dès la petite enfance" et la nécessité d'inventer "des formes nouvelles de dialogue". Autre enjeu majeur, "mettre toutes les politiques publiques à hauteur d'enfant", toujours envisager leur point de vue. Il donne l'exemple d'un très beau collège dont la sortie se fait sur une venelle sale, non entretenue, qui laisse aux élèves le sentiment d'une contradiction entre le monde de l'école et le monde extérieur, voire d'un mensonge.

Car l'éducation est en effet le levier essentiel de l'action, au centre de toutes les préoccupations quand la moitié de la population a moins de 25 ans, mais quand certains contrats de ville n'évoquent à aucun moment la question scolaire. "C'est pourtant un levier puissant", estime Vincent Léna. Certains enseignants lui font remarquer que, à Grigny, ils se sont mis en grève quand ils ont constaté qu'on leur demandait des projets pour la réussite de leurs élèves, mais que rien de venait en retour. Réponse : leur place est dans le processus de mobilisation et de mise en oeuvre des partenariats. Et il invite à changer de regard sur ces quartiers où certes se concentre la très grande pauvreté, mais qui sont aussi des sas, des terrains d'accueil pour des publics en grande difficulté qui en sortent au bout de quelques années. "Il faut les reconnaître comme des villes d'accueil des plus fragiles."

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