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Parcoursup révélateur "de sujets enfouis" (Comité de suivi)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 11 octobre 2019.

La fin, avec Parcoursup, du classement des vœux "jette les bases d’une inversion radicale de la relation qui se tisse entre un élève et une formation" estime le CSORE, le "Comité de suivi de la loi Orientation et réussite des étudiants" que publie le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Cette loi propose d'ailleurs "un cadre global rassemblant l’ensemble des leviers (...) utilisés pour construire un continuum bac – 3 /bac + 3". L'orientation est "désormais clairement adossée à une démarche de construction progressive du projet personnalisé de l’élève, autour duquel est invité à se mobiliser l'ensemble des acteurs de la formation, de l'emploi, de l'information et du conseil en orientation".

Le Comité revient sur les conditions de mise en place de la loi : "C’est bien la très forte réactivité des acteurs qui (en) a permis le déploiement." Elle "semble avoir été bien accueillie dans l’enseignement secondaire", si ce n'est par les psychologues de l’Éducation nationale, inquiets de la régionalisation des politiques d’orientation ainsi que d'une approche "qui met davantage l’accent sur l’action collective que sur le recours à des spécialistes". En revanche, elle "a suscité une forte opposition dans certaines universités, principalement dans le domaine des sciences humaines et sociales".

Un accompagnement dans la durée

Mais pour le CSORE, il était nécessaire de réformer "en profondeur la politique d’orientation", "d’apporter aux élèves une information exhaustive sur les possibilités d’études, mais aussi de travailler à la perception de ces possibles par l’élève, de manière qu’ils lui apparaissent atteignables et désirables. L’orientation suppose alors un accompagnement dans la durée qui part des aspirations de l’élève pour construire progressivement son projet." C'est d'ailleurs vrai dans la majorité des pays de l'OCDE où "l’effacement des filières au bénéfice de formations plus modulaires", aussi bien au lycée qu’à l’université conduit "à accompagner davantage les étudiants".

S'il ne la pose pas explicitement en ces termes, c'est bien la question des moyens qu'évoque le Comité : "Les acteurs ont globalement joué le jeu de la réforme" mais vont-ils pouvoir déployer chaque année "l’énergie considérable" qu'ils ont mobilisée ? "Il existe un risque de découragement" et il importe de valoriser l'engagement des personnels. Cette valorisation serait, selon le rapport, davantage morale que pécuniaire, et passerait par "l’association effective des différents acteurs au suivi de la réforme".

Un révélateur

Mais surtout, "Parcoursup agit comme 'un révélateur' de sujets longtemps – et parfois volontairement – enfouis", notamment "les différences de notation entre les lycées". Le rapport ne remet pas en cause la "fiche avenir" mais "les informations qu’elle contient s’avèrent parfois lacunaires" et "leur hétérogénéité est soulignée par les trois quarts des universités" ayant répondu à l'enquête. Quant à la lettre de motivation, elle est rarement regardée alors que "les enseignants du secondaire en ont fait un usage pédagogique jugé intéressant notamment dans les lycées professionnels".

Autre question que pose le rapport, celui des quotas "boursiers, hors secteurs, bacs pros et bacs technos" : "De bons candidats hors secteur ont-t-ils été évincés ? (...) De bons candidats du secteur ont-ils dû céder leur place à des candidats hors secteurs moins talentueux ? (...) Il serait utile d’engager au plus vite des travaux évaluatifs sur les effets de chacun des quotas ainsi que sur leurs effets combinés."

Que signifie réussir ?

Les STS constituent une filière particulièrement prisée des élèves puisque la moitié des voeux des bacheliers technologiques et les trois quarts des voeux des bacheliers professionnels concernent une demande de BTS, bien que "seule la moitié de ces derniers obtiennent leur BTS en deux ans, loin derrière les bacheliers technologiques (66 %) et généraux (81 %) (...). Ce constat plaide pour une évolution des pratiques pédagogiques en STS et la mise en place de parcours personnalisés permettant de mieux prendre en compte la diversité des profils."

Qu'en est-il des étudiants admis "oui si" ? Le ministère n'a pas mis en place les instruments de suivi nécessaires. Et au-delà, constate le CSORE, "il n’existe pas aujourd’hui une conception véritablement partagée de la réussite étudiante : cette absence ne permet pas au ministère de tenir un discours clair sur ce sujet assis sur des indicateurs de mesure partagés entre les acteurs." Mais, constate encore le Comité, "c’est bien la coupure, de plus en plus obsolète, entre formation initiale et formation continue qui tend à s’estomper au profit d’une construction progressive des capacités qui s’étend tout au long de la vie".

Le rapport ici

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