Comment la géographie influe sur les destins scolaires (DEPP)
Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 06 octobre 2019.
En quoi l'implantation d'une école dans une commune, et la distance au collège le plus proche jouent-elles sur le destin scolaire des enfants ? La DEPP publie deux notes d'information pour répondre à ces questions. Le service statistique de l'Education nationale a défini neuf catégories de communes, de "rurale éloignée très peu dense" à "urbaine très dense" et un "indice synthétique" d'éloignement des collèges qui prend en compte la distance que parcourent les élèves pour se rendre au collège, l’offre de formation proposée autour du collège et l’éloignement vis-à-vis des équipements sportifs et culturels.
Apparaît clairement la grande diversité des situations. En ce qui concerne l'indice d'éloignement, il varie de 8,3 en Guyane, 4,5 dans la Creuse, 3,2 dans la Nièvre à - 3,1 à Paris. "Plus de la moitié des élèves du premier degré public résidant dans des communes rurales éloignées ou périphériques très peu denses ne disposent pas d’école publique dans leur commune, alors que cette proportion ne dépasse pas 11% dans les autres types de communes rurales."
"Les territoires se distinguent également selon les conditions socio-économiques" puisque les grandes villes "sont plus dynamiques en termes de créations d’emploi" et que "les familles de milieux sociaux favorisés y sont surreprésentées". Mais "il existe une forte hétérogénéité des situations au sein de chaque type de commune. Cette hétérogénéité est maximale pour les enfants résidant dans les communes urbaines très denses".
Ces disparités se retrouvent en termes d'orientation : "Les collèges les plus isolés se caractérisent par une orientation plus fréquente dans les lycées agricoles et en apprentissage." Autre conséquence : "L’ancienneté des enseignants dans leur établissement dépend aussi de l’éloignement (....) C’est au sein des collèges les plus centraux que les enseignants exercent en moyenne le moins longtemps: dans les établissements du premier décile, l’ancienneté moyenne des enseignants est de 5,6 années (...). À l’inverse, dans les collèges les plus éloignés, les enseignants sont en poste depuis 7,1 années en moyenne."
"Une typologie des communes pour décrire le système éducatif", ici
"Une mesure de l’éloignement des collèges" ici