Les droits des élèves ne peuvent être distingués des droits des enfants (Cahiers pédagogiques)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 29 septembre 2019.
A l’occasion du trentième anniversaire de la CIDE (Convention internationale des droits de l’enfants, les Cahiers pédagogiques consacrent leur dossier au contenu de ce texte et au projet dont il est porteur et rappellent le mot de Jules Vallès, "je défendrai les droits de l’enfant comme d’autres les droits de l’homme", tout en soulignant que l’enfant est aussi un élève avec ses difficultés qui ne sont pas que scolaires mais qui peuvent le devenir quand elles ne sont pas prises en compte.
Ce dossier invite à se pencher sur un texte qui "reste mal trop mal connu". Pour Sophie Graillat, ancienne présidente de DEI-France, section française du mouvement Défense des enfants international, chaque ligne est écrite pour "articuler les exigences d’émancipation de l’enfant avec ses besoins de protection". Et comme le mentionne Philippe Meirieu, professeur émérite en sciences de l’éducation, dans son article introductif, il nous faut différencier le "droit à" et le "droit de". Le "droit à" relève de la protection de l’enfant (nourriture, santé, logement, sécurité, protection contre toute forme d’exploitation, non-discrimination…). Le "droit de" renvoie "à la possibilité pour l’enfant de s’exprimer, de s’informer et de débattre, de donner son avis, individuellement et collectivement ; ils lui garantissent également la liberté de pensée, de conscience et de religion".
Alors, quand le thème "protéger" est abordé dans la deuxième partie du dossier, des témoignages et des exemples variés éclairent le propos. Ils viennent d’associations (Jamais sans toit), d’infirmiers scolaires et de jeunes eux-mêmes. L’objectif de toutes ses actions est clairement défini en accord avec la CIDE : "ne laisser personne au bord de la route." Quant à la pédagogie, et donc à l’émancipation des enfants, un texte de Janusz Korczack montre "l’importance de la communication écrite entre enfants et adultes à travers le dispositif de la boîte aux lettres", selon les mots du médecin et pédagogue polonais (1878-1942), "écris-le-moi et nous verrons." Il s'agit toujours pour lui, d' "attendre une réponse au lieu de l’exiger sur le champ et à n’importe quel moment", et donc de se donner le temps de l’analyse des situations.
Grâce à ce type de méthodes, le droit de s’émanciper et de s’exprimer peut commencer à être une réalité. Les coordinatrices du dossier, Catherine Chabrun, enseignante et militante des droits de l’enfant, et Maëliss Rousseau, professeure des écoles et formatrice à Asnières sur Seine voudraient même qu’"à l’avenir, y soit ajouté le droit à un environnement préservé, comme le réclament les jeunes engagés aujourd’hui dans le combat contre le réchauffement climatique." Et l’éditorial invite à la motivation en ce début d’année scolaire. En effet, comme l’écrit Cécile Blanchard, "il y a du pain sur la planche."
La CIDE ici, l'association française Janusz Korczak ici, L'Enfant de J Vallès ici, Les Cahiers pédagogiques ici
Hélène Cénat