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Peut-on vraiment parler d'un essor de l'apprentissage ?

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 24 septembre 2019.

Le ministère du travail et celui de l’éducation nationale se sont félicités de la hausse du nombre de jeunes en apprentissage. ToutEduc a demandé à des établissements ce qu'il en était sur le terrain, dans ce contexte mouvant lié à la réforme.

Du côté des Apprentis d’Auteuil, Martine Saint-Dizier, en charge de l’évolution de la formation professionnelle de ce réseau, observe bien "une hausse des effectifs" mais ajoute aussitôt que "les chiffres ne sont pas stabilisés". Il est en effet impossible de connaître les effectifs de jeunes dès le mois de septembre puisque certains ont commencé la formation sans pour autant avoir un contrat avec une entreprise, donc sans pouvoir être comptabilisés comme apprentis. La collecte des chiffres est de plus problématique pour les nombreux CFA qui fonctionnent en réseaux au niveau national, tels les Compagnons du Tour de France ou les Apprentis d’Auteuil, "il est difficile de récupérer toutes les statistiques de tous nos centres de formation dès la rentrée effectuée", comme le souligne Martine Saint-Dizier.

Les derniers chiffres officiels de la DARES datent de mai 2019 (ici). Ils ne prennent donc pas en compte ceux de cette rentrée. Tout en restant éloigné de l’objectif des 500 000 apprentis envisagé depuis quelques années, ces chiffres montraient clairement l’attraction de l’apprentissage : "Entre juin 2018 et mai 2019, ce sont 321 000 contrats publics et privés qui ont été enregistrés, soit un effectif en hausse de 4,7 % par rapport à la même période de 2018 (307 000)."

Le GARAC (Ecole nationale des professions de l’Automobile) qui offre des formations du CAP à l’ingénierie, est en capacité de fournir des chiffres très clairs et très analysés. Catherine Rajalu, directrice de la communication de l’établissement, parle d'une progression de l’apprentissage : "entre 2013 et 2018, nous avons eu une augmentation de nos effectifs", une donnée à relativiser étant donné qu' "en 2013, nous étions dans un creux de recrutement lié à la démographie." En 2018, "on a remonté et on a rattrapé notre retard. En trois rentrées, nous avons connu une évolution de 12,41% de nos effectifs. Cela correspond à 15,8% en CFA et à 3,8% en enseignement professionnel scolaire." Pour 2019, Catherine Rajalu donne le chiffre de 3,28 % d’augmentation des effectifs en apprentissage, mais il s'agit d'une première évaluation.

Le GARAC offre également des formations sous statut scolaire. "Certains jeunes sont faits pour l’apprentissage pour des raisons financières ou pour des envies réelles d’apprendre sur le tas. Ce n’est pas le cas de tous. Les jeunes qui s’engagent dans la voie professionnelle sous statut scolaire ont besoin d’un cadre. Nous le leur fournissons. Et nous avons à peu près le même niveau d’insertion professionnelle en scolaire ou en apprentissage. Nous sommes un peu une exception." 

Les CFA jouent sur différents moyens pour attirer les jeunes. Le GARAC joue sur la différenciation des voies professionnelles, les Apprentis d’Auteuil sur l’accompagnement individualisé de jeunes en difficulté, en situation de handicap, issus de la ruralité ou des quartiers défavorisés. En Ile de France, les jeunes bénéficient des programmes dits "passerelles" pour accéder à un contrat d’apprentissage. C'est ce cas avec le CERFAL, un CFA régional multiprofessionnel issu de l’enseignement catholique qui "met en place des actions pour les jeunes qui commencent une formation en apprentissage sans contrat". Selon le vice-président, Eric Bonsch, "le but est de leur donner les outils nécessaires et les accompagner dans leur recherche afin qu’ils trouvent un contrat dans les délais impartis".

La mise en oeuvre disposition de la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" qui prévoit la possibilité de faire des rentrées tout au long de l’année ne semble pas être à l’ordre du jour, étant donné les difficultés qu’elle entraîne, notamment pour trouver des entreprises prêtes à signer des contrats d’apprentissage. Pour leur part, les CFA "traditionnels" subissent la concurrence des CFA créés par de grandes entreprises : Les jeunes qu'ils accueillent ont presque automatiquement un contrat puisqu’ils sont dans des établissements correspondant à des métiers dits en tension. C'est notamment le cas du CFA créé par Adecco, Accor, Korian et Sodexo pour les métiers de la cuisine et de la restauration collective.

Mais les CFA ont, outre leurs effectifs, une autre préoccupation, la réforme de la taxe d’apprentissage et des OPCA devenus OPCO (opérateurs de compétences).

 

 

 

Hélène Cénat

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