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"Liberté pédagogique j’écris ton nom" (Dialogue, revue du Groupe français d’éducation nouvelle)

Paru dans Scolaire le vendredi 13 septembre 2019.

"Peut-on nier les risques potentiels d’une absence totale de contrôle sur les pratiques des enseignants (sans se voiler les problèmes que pose l’organisation du contrôle) ?". Cette question est posée dans l’éditorial du numéro 173 de la revue trimestrielle Dialogue (ici) qu’édite le Groupe français d’éducation nouvelle (GFEN), numéro titré Liberté pédagogique j’écris ton nom.

L’auteur, Michel Baraër, poursuit : "Ces limites doivent sans doute être d’autant plus marquées que certains réclament une liberté quasi totale." Il illustre son affirmation par ce que mettent en avant ou revendiquent aujourd’hui des créateurs d’écoles privées hors contrat d’association avec l’État, mais aussi des parents, voire des professeurs, ces derniers parfois autour d’une discipline qui serait si complète qu’elle se suffirait entièrement comme, par exemple, la philosophie.

Selon l’éditorialiste de ce numéro de la revue, si le code de l’éducation ne définit pas ce qu’est la liberté pédagogique, il la "nomme" : "La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l’Education nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d’inspection." Dans ce contexte, Michel Baraër propose que cette liberté consiste "en la possibilité, pour chaque enseignant, de choisir ses pratiques, ses méthodes, les manières d’enseigner qui lui semblent les plus appropriées à l’apprentissage de ses élèves".

Développant son propos introductif, il prend à nouveau appui sur le code de l’éducation : La nation "fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République". Or la première valeur de la devise de la République est, justement, la liberté. Du coup, quelles peuvent en être ses déclinaisons à l’école ? L’exercice de la créativité, les pouvoirs de pensée, l’esprit d’initiative, l’esprit critique, la faculté de juger par soi-même… Comment les enseignants pourraient-ils développer ces qualités chez leurs élèves s’ils sont eux-mêmes réduits à appliquer, à obéir ? D’autant plus que le code prévoit que "dans l’exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en œuvre ces valeurs."

Explicitant sa pensée, Michel Baraër affirme que la pédagogie doit mettre la liberté en application. Et qu’elle devrait aussi d’ailleurs, pour être en accord avec l’égalité et la fraternité, se fonder sur les échanges, la coopération, la solidarité pour parvenir à la réussite de tous.

Sa conclusion ? Il est légitime de donner aux enseignants un cadre, des programmes, des buts, des finalités : les savoirs et compétences à faire acquérir aux élèves. Mais c’est aux enseignants eux-mêmes de chercher les chemins pour les atteindre. Et étant donné l’ampleur de la tâche, c’est seulement collectivement qu’ils peuvent y parvenir. Comment peuvent-ils chercher ensemble des voies de réussite pour tous les élèves ? En confrontant leurs expériences, en vivant des situations d’apprentissage et en les analysant afin d’en pointer les limites et d’en repérer les principes productifs. Pour cela, les enseignants ont besoin d’échanger des propositions, de se constituer une culture pédagogique élargie par les apports de chacun et même d’organiser des controverses sur les questions en débat…

Arnold Bac

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