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Sports à l'école : la réponse, ferme, du ministre au rapport de la Cour des comptes

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 13 septembre 2019.

"Je réaffirme ma volonté d’encourager le développement du sport scolaire dans le premier degré, ainsi que de garantir, à chaque écolier, 3 heures minimum d’EPS par semaine." La réponse au rapport de la Cour des comptes sur l'Ecole et le sport, publié hier 12 septembre, est l'occasion pour Jean-Michel Blanquer d'évoquer "sa volonté de développer la pratique sportive à l’école, et de dynamiser l’EPS et le sport scolaire par la mise en œuvre et l’animation d’un projet éducatif olympique mené sur plusieurs années dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024", notamment via le label "génération 2024".

Le ministre de l'Education nationale évoque également la convention bipartite USEP - UNSS du 17 novembre 2017 qui vise à "renforcer le lien entre ces deux fédérations sportives scolaires dans le but de promouvoir la pratique sportive de l’école au lycée", mais il ajoute qu' "une unification des deux structures associatives ne semble pas envisageable, compte tenu du lien historique entre l’USEP et la Ligue de l’enseignement", même si le ministère "souhaite renforcer (leurs) liens".

En ce qui concerne les "équipements sportifs", le guide sur "l’accès aux équipements sportifs pour l’enseignement de l’EPS" de 2012 propose des normes pour "la réalisation d’un état précis des équipements sportifs utilisés par chaque établissement" et "facilite le dialogue entre les autorités académiques et les collectivités territoriales. Actuellement utilisé par six académies, il pourrait devenir une application nationale."

Un système scolaire éloigné du mouvement sportif

Dans son rapport, la Cour des comptes déplore surtout que le système scolaire "n’intègre pas dans ses programmes la pratique sportive en tant que telle avec le même degré d’intensité que d’autres États européens". D'ailleurs, les programmes de l’EPS sont éloignés "des standards pratiqués par le mouvement sportif", et "aucun objectif commun de nature précise et opérationnelle n’a été formalisé entre les ministères de l’éducation et des sports". La Cour prend l'exemple de la définition du "savoir-nager" qui "ne coïncide pas avec les attendus de la discipline scolaire qu’est la natation".

Il existe bien "depuis février 2013" une convention cadre entre les deux ministères et le CNOSF (Comité national olympique et sportif français", mais son contenu "de principe" ne fait qu’ouvrir le champ à des conventions avec les fédérations sportives elles-mêmes, ce qu'ont fait 31 fédérations : "Leur contenu est également très général et à leur tour ouvre la faculté de contractualiser avec l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (USEP) et l’Union nationale du sport scolaire (UNSS). La déclinaison locale de ces conventions entre les acteurs du sport scolaire et le mouvement sportif est très aléatoire. La coordination avec les collectivités locales est inexistante au niveau national."

D'ailleurs l'USEP et l'UNSS "n’assurent pas une mission de relais vers le monde sportif" et "restent souvent confinées au monde scolaire dont elles demeurent le prolongement". Le rapport souligne que l'organisation du sport scolaire, "séparée entre le primaire et le secondaire", est "inutilement fractionnée". De plus, l'organisation de l'UNSS "est particulièrement lourde et complexe", ce qui induit "un risque de rupture entre les associations locales dans les établissements et (un) appareil associatif national très administré".

La Cour recommande le renforcement de l’enseignement de l’EPS dans le primaire, un meilleur pilotage de la mise à disposition des équipements, la définition d' "objectifs vérifiables à la fin de la scolarité obligatoire et à la fin du secondaire" ainsi que la simplification de l'organisation du sport scolaire "à travers l’ANS" : "l’occasion offerte par la création en cours de l’Agence nationale du sport doit être saisie."

La réponse du ministère, de l'USEP, de l'UNSS

Dans sa réponse, le ministère fait remarquer qu'il "siège déjà parmi les représentants de l’État à l’assemblée générale de l’ANS" et que "la nouvelle organisation territoriale de l’État, en prévoyant la création d’un délégué à la jeunesse, à l’éducation populaire, à la vie associative et au sport placé auprès du recteur de région académique (...) contribuera également fortement à renforcer le lien entre l’école et le mouvement sportif".

L'USEP également fait une réponse détaillée au rapport, conteste les données de la Cour sur son financement et fait remarquer que l’engagement des enseignants, "de plus en plus difficiles à mobiliser", dépend de l'organisation de stages "d’information ou de sensibilisation" à l'existence du sport scolaire. "Avec plus de moyens d’information et de sensibilisation en direction des enseignants, l’USEP pourrait dépasser largement le taux de 12,5 % d’implantation" tandis que la formation initiale et continue des enseignants a été recentrée sur les disciplines dites fondamentales, ce qui "ne leur permet pas de faire naturellement le lien entre EPS et USEP".

La réponse de l'UNSS est très courte. Si "seuls 60 % des licenciés UNSS sont aussi en club", "presque 100 % des sportifs de haut niveau scolarisés étaient licenciés UNSS dans l’activité dans laquelle ils ont performé". L'UNSS "est corédacteur avec le CRI (Centre de recherche interdisciplinaire) et l’UGA (Université Grenoble Alpes) d’un projet de recherche déposé auprès de l’ANR intitulé 'Smart Moves' sous la direction de Fabienne Marti-Mouchat" et qui montrera "comment apprendre à bouger, comprendre et connaître le mouvement, être à l’écoute de son corps en action, apprendre en mouvement, peuvent être les facettes d’une même démarche d'apprentissage".

Le rapport de la Cour des comptes (avec les réponses) ici, la synthèse ici.

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