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Les personnels de direction adhèrent aux réformes du lycée... en principe (SNPDEN)

Paru dans Scolaire le jeudi 12 septembre 2019.

Les personnels de direction sont presque unanimes pour juger plutôt positivement les réformes du lycée général et technologique (94 %) et professionnel (96 %), mais ils n'en listent pas moins toutes les difficultés et problèmes qu'elles posent. Le SNPDEN donnait ce 12 septembre les résultats de sa traditionnelle enquête de rentrée. le syndicat UNSA des personnels de direction a recueilli quelque 1 700 réponses de collègues, ce qui donne une image de la situation dans un tiers des établissements, ce qu'il considère comme représentatif. Il en ressort que la rentrée a été "techniquement réussie", mais que le coût de cette réussite a été élevé pour eux. "Leur surinvestissement est-il durable ? 60 % d'entre eux ont écourté leurs vacances, quand ils n'ont pas emporté avec eux le logiciel de conception des emplois du temps."

Dans la plupart des établissements, la somme des contraintes n'a pas été telle que le système soit bloqué. Mais un lycée où sont proposés 31 combinaisons d'enseignements de spécialité, 4 langues vivantes et les options arrive à 126 emplois du temps différents, certains pour un ou deux élèves. Pour peu que la Région ait refusé, pour cause des difficultés à gérer les transports, l'ouverture le samedi matin, et qu'il ait donc fallu répartir ces emplois du temps sur 9 demi-journées au lieu de 10...

S'ils n'assistent pas à des "refus massifs" de la part des enseignants sollicités pour des fonctions de professeur principal, tous s'interrogent sur le sens de leur mission quand le groupe classe éclate, même si la situation n'est pas entièrement nouvelle.

Parcoursup a été amélioré et "n'est plus un sujet". Il n'en va pas de même de la réforme du bac, avec les premières épreuves d'un "vrai faux contrôle continu" qui viennent très vite. La logique égalitaire voudrait que tous les élèves d'un établissement composent en même temps sur un même sujet, ce qui oblige à banaliser une demi-journée. Mais il suffit qu'un enseignant ait été absent et qu'un autre n'ait pas suivi la même progression que ses collègues pour que l'emporte une autre logique, un sujet et un horaire par groupe. Le SNPDEN plaide pour la souplesse, mais connaît le poids des corps d'inspection et des administrations académiques. Il s'interroge de plus sur le calendrier qui est dicté par Parcoursup, sans explications sur l'impossibilité de réduire les délais d'examen des dossiers par les établissements d'enseignement supérieur.

Pour les manuels, la situation varie selon les régions. PACA a fait le choix du tout numérique, avec un surcoût important dû à l'achat des tablettes, Auvergne-Rhône-Alpes a fait le choix inverse, en Ile-de-France, les manuels papiers ne sont pas arrivés à temps, dans le Hauts-de-France, le chèque livre ne permet pas un renouvellement complet, en Aquitaine a été mis en place un système complexe d'identification des familles et d'achat dans des librairies désignées, mais sans que soit prévu le retour des livres en fin d'année...

Dans les lycées professionnels, la réforme ne connaît pas grandes difficultés. "Elle a été bien accompagnée par les corps d'inspection", tandis que les syndicats, SNETAA et SE-UNSA, ont joué un rôle positif. La mise en place des "familles" de métiers était préparée en amont, la pédagogie du chef-d'oeuvre se mettra en place progressivement. Reste la co-intervention qui inquiète davantage les enseignants.

En ce qui concerne les collèges et le dispositif "devoirs faits", un quart des établissements dispose de moyens insuffisants et plus d'un tiers d'entre eux ne connaissent pas leur enveloppe : "au total, la moitié n'est pas en état de démarrer à la rentrée." Quant aux PIAL et à la gestion des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap, leur mise en oeuvre donne lieu à une véritable "cacophonie", "c'est tout et n'importe quoi", ici, le pôle a été organisé après concertation, ailleurs, des personnels ont été désignés "têtes de Pial" sans aucune réflexion préalable.

Le SNPDEN indique que le ministre a validé "le principe d'aller vers un protocole d'accord à l'issue d'un nouveau cycle de dialogue social". Le métier a considérablement changé depuis 2001 et "il faut revoir le périmètre des missions" des personnels de direction. D'autre part, la réforme des retraites, et la prise en compte de la totalité de la carrière au lieu des six derniers mois, oblige à en repenser les évolutions. Le SNPDEN constate avec inquiétude qu'après une augmentation pendant 5 ans, le nombre des candidatures diminue depuis deux ans. Va-t-on vers une 3ème voie et l'ouverture à des non-fonctionnaires, après avoir ouvert le vivier au 1er degré et aux autres corps de la fonction publique ? Déjà, la forme du concours évolue aux dépens de l'épreuve de composition, pour favoriser entretien et CV...

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