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Rentrée : des enseignants qui veulent se protéger (SE-UNSA)

Paru dans Scolaire le mercredi 28 août 2019.

Le SE est-il sensible à la volonté d'apaisement manifestée par le ministre ? Le syndicat UNSA des enseignants apparaît dubitatif, au terme de sa conférence de presse de rentrée, ce 28 août. Il rappelle qu'il avait demandé à Jean-Michel Blanquer, dès son installation en 2017, de ne pas procéder à un "chamboule-tout" : "Nous n'avons pas été entendus" et la crise multiforme de l'an dernier en est le résultat. "Nous avons tous à gagner à une atmosphère apaisée", ajoute Stéphane Crochet. Le secrétaire général du SE se fait toutefois assez peu d'illusions, et le réquisitoire est sévère. "Le bilan depuis deux ans est négatif."

En ce qui concerne le 1er degré, le SE estime que le ministre n'a pas changé de convictions, celles-ci étant fondées sur des apports scientifiques "choisis et restreints". Les "recommandations" adressées aux enseignants sont acceptables si elles ne sont que des "outils" mis à leur disposition, comme, semble-t-il, le ministre l'aurait dit aux recteurs, ce qui ne serait pas le cas si ce sont des injonctions. "Les CP et CE1 à 12 (...) sont des cautions sociales qui masquent la reproduction des inégalités (...). Le ministère tente d'imposer des 'bonnes pratiques' (...) (qui) font la part belle à la pédagogie de l'entraînement systématique sur des tâches de bas niveau." Quant aux évaluations de CP et CE1, quel est réellement leur objectif ? S'il s'agit de fournir un outil aux enseignants, encore qu'il soit de peu d'utilité et imparfait, "ça peut passer, mais ça ne passera pas s'il s'agit de vérifier l'efficacité de la politique ministérielle".

"Se protéger"

Pour le second degré, le syndicat juge positivement la création de comités de suivi des réformes du lycée, à la condition qu'il ne s'agisse pas seulement de juger de leur mise en oeuvre, mais aussi de leurs effets dans la durée. Déjà, des effets pervers se feraient sentir dans la série STI2D, où les orientations sont décevantes, et STMG, où elles sont trop nombreuses. Dans la voie professionnelle, l'accumulation des exigences remet le cause le travail des enseignants.

Pour le baccalauréat, il ne faudrait pas que "la reconquête du mois de juin amène la perte des mois de mars, avril et mai", du fait de la multiplication des épreuves de "contrôle continu". Le syndicat, sans pouvoir chiffrer le phénomène, recueille des échos du terrain et évoque "le risque de démobilisation d'une profession". Dans 50 % des établissements contactés, les professeurs de seconde ont dû expliquer à certains élèves qu'ils devaient revoir leur choix d'enseignements de spécialité. Beaucoup ne veulent plus être professeur principal. Ce n'est pas tant un mouvement de contestation qu'un besoin "de se protéger individuellement" face à des responsabilités de plus en plus nombreuses et difficiles à assumer alors qu'ils n'ont pas ménagé leurs efforts l'an dernier. "Ils en ont gros sur la patate", résume Stéphane Crochet.

Aucun "coup de menton" ne résoudra la question du climat scolaire

La question de l'orientation reste d'ailleurs "nébuleuse". Les retours de Parcoursup sont parfois aberrants, certaines formations n'ayant manifestement pas les bons éléments pour trier les candidatures. Personne ne sait comment les Régions vont assurer leur fonction. Le rôle des Psy-EN est minoré. Or sans accompagnement, la liberté de choix se traduit par une augmentation des inégalités. A cela s'ajoutent les nouveaux programmes, dont certains "ne vont pas" et les sujets "zéro" considérés comme "affligeants".

L'organisation syndicale évoque encore, parmi ses sujets de préoccupation, la revalorisation des salaires, "c'est urgent et elle n'est pas inscrite au budget 2020" et la négociation sur les retraites. Elle inscrit à son programme de travail pour l'année la question "du climat scolaire", au point de rencontre de toutes les autres, et qu'aucun "coup de menton" ne peut résoudre.

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