"Espérance Banlieues" et "Fondation pour l'école" : le conflit s'aggrave (Médiapart)
Paru dans Scolaire le mardi 30 juillet 2019.
Sous le titre "Espérance Banlieues: la belle histoire se fissure", Médiapart rend compte du différend qui continue de secouer la Fondation pour l'Ecole et le réseau Espérance banlieue après leur séparation (voir ToutEduc ici). Le site rappelle que c'est en 2012 qu'Éric Mestrallet, Anne Coffinier et Lionel Devic décident de lancer ces établissements par le biais de la Fondation pour l’école.
Mais depuis, un audit "a mis au jour des irrégularités dans la gestion d’Espérance Banlieues et de ses finances". Anne Coffinier, directrice générale de la Fondation pour l'Ecole est en désaccord avec son président Lionel Devic, à propos de l’action d’Éric Mestrallet, qui préside l’association Espérance banlieues. Le débat porte donc sur des questions de gestion. Toujours selon l'audit qu'a lu Médiapart, il était difficile, avant leur séparation, "de démêler les relations entre la Fondation pour l’école, la Fondation Espérance Banlieues (FEB) qu’elle abrite et l’Association du réseau Espérance Banlieues (AREB) créée par Eric Mestrallet. Celui-ci perçoit de plus un salaire (5 000€/mois) alors qu'il est président de la FEB, fonction normalement non rémunérée. "Le vice-président et la directrice générale (de la FPE, ndlr) se sont opposés au versement de la rémunération du mois de février, qui a néanmoins été versée par Lionel Devic." Le conflit oppose clairement Anne Coffinier d'une part, Eric Mestrallet et Lionel Devic d'autre part. Les deux derniers ont d'ailleurs créé une société de conseil. Lionel Devic "jure que la société Maecenas n’a facturé aucune association gestionnaire d’école".
Le débat porte aussi sur l'avenir. Les écoles Espérance Banlieues souhaiteraient passer "sous contrat" pour bénéficier des financements de l'Etat et se développer. Anne Coffinier serait au contraire attachée à l'indépendance des écoles "hors contrat".
Il a également une dimension politique et médiatique, où se mêlent des soupçons de collusion avec la droite extrême. "Ancien assistant parlementaire du sénateur de l’Aveyron Bernard Seillier, proche de Philippe de Villiers et du Mouvement pour la France, Éric Mestrallet assure avoir tourné le dos à la politique. Mais il n’est pas un homme sans soutien." Médiapart cite Jean-Michel Blanquer qui, en 2016, avait apporté son soutien à Espérance Banlieues, et évoque la participation de Bruno Le Maire à une représentation d’un spectacle joué par les enfants de l’école d’Asnières au Versailles. "Henri de Castries, Claude Bébéar, Xavier Darcos ou encore Stanislas Dehaene avaient été invités."