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Mode de garde et relations des parents, en cas de séparation, semblent affecter le devenir des jeunes (DREES / INSEE)

Paru dans Orientation le jeudi 25 juillet 2019.

"La séparation des parents, et notamment la conflictualité qu'elle peut impliquer, a des conséquences sur le devenir des jeunes". Telle est l'une des observations tirées de l'enquête nationale sur les ressources des jeunes menée conjointement par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) et l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) fin 2014. Cette enquête, qui analyse les conditions de vie des jeunes adultes de 18 à 24 ans et les conséquences d'une séparation des parents sur la vie de ces jeunes, notamment vis-à-vis des études, du logement et du marché du travail, et dont les grands enseignements sont rappelés dans le rapport d'activités 2018 de la DREES qui vient d'être mis en ligne, complète une autre étude publiée ce mois de juillet 2019 dans le numéro de juillet d' "Études et Résultats" de la DREES, "Comment les parents séparés aident-ils leurs enfants devenus jeunes adultes ?". Celle-ci semble confirmer une plus grande fragilité de ces jeunes, qui dépendrait davantage du mode de garde choisi et de la qualité des relations que les parents entretenaient ensuite que de la séparation elle-même. Ce constat ne se vérifie pas en effet chez ceux dont les parents avaient gardé de bonnes relations et mis en place une garde alternée. Chez les jeunes concernés par ces situations, à autres caractéristiques similaires et notamment le milieu social, "les écarts de niveau de diplôme sont moindres" et les aides financières des parents équivalentes à celles données aux jeunes qui ont vécu chez leurs parents en couple.

Hormis dans ce contexte, encore minoritaire dans les modes de garde, ces deux études montrent en effet une plus grande fragilité des jeunes dont les parents se sont séparés. Ainsi, alors que l'enquête nationale observe qu'ils "sont moins souvent en études, avec un niveau de diplôme souvent moins élevé que celui des jeunes dont les parents forment un couple", et qu'ils sont aussi "plus souvent chômeurs ou inactifs", l'étude relative aux aides financières qu'ils peuvent percevoir met en avant le fait qu'ils reçoivent en moyenne aussi des aides moins régulières et moins importantes. Fin 2014, seuls 65 % des jeunes adultes dont les parents étaient séparés recevaient une aide financière régulière de la part d'au moins un de leurs parents, contre 74 % des jeunes dont les parents étaient en couple. En moyenne, cette aide était d'environ 235 euros par mois, soit 33 euros de moins que les autres jeunes.

Moins d'aides régulières des parents

Néanmoins, les ressources mensuelles des jeunes adultes de parents séparés sont plus élevées (808 euros) que celles des autres jeunes (778 euros). Celles-ci se composent en effet de revenus sociaux plus élevés en moyenne, pour l'aide à l'emploi et aux études, "qui contrebalancent des aides parentales plus faibles". Ces deux ressources cumulées représentent pour eux, 334 euros par mois, contre 324 euros pour les autres. La situation la plus fréquente pour ces 18-24 ans reste les études et plus d'un tiers d'entre eux sont boursiers, contre un quart seulement chez les autres jeunes.

Pourtant, aidés ou non par leurs parents et avec des ressources en moyenne un peu plus importantes avec les compensations des aides sociales, les jeunes de parents séparés se disent plus souvent en difficulté financière que les autres (25 % contre 14 %). Parmi les explications avancées par les auteurs, figure celle que ces jeunes sont "plus souvent autonomes" (ils ont plus fréquemment quitté le domicile parental que les autres et vivent plus souvent dans leur propre logement) : du coup, observe la DREES, "ils ne font pas nécessairement face aux mêmes dépenses (payer un loyer, ses courses…)". Le fait, également, que "la qualité des relations avec les parents influe sur le bien-être des jeunes adultes" (les jeunes de parents séparés déclarent plus souvent des tensions ou une rupture des relations avec leur père, notamment) pourrait aussi "influer aussi sur leur sentiment de sécurité financière".

Davantage de privations

Cette insécurité financière explique certainement que ces jeunes adultes disent plus souvent devoir se priver pour des biens de première nécessité comme la nourriture, les vêtements, les transports, l'équipement de leur logement ou le téléphone, et se sentent plus souvent en difficulté financière. Seul un quart des jeunes adultes de parents séparés déclarent ne ressentir aucune privation matérielle, contre 38 % des jeunes ayant des parents en couple.

1,4 million des 18-24 ans ont leurs parents séparés, ce qui représente un jeune adulte sur quatre. À la suite de la séparation, dans près de neuf cas sur dix, les jeunes ont vécu principalement chez un seul de leurs parents, majoritairement chez leur mère.

L'étude "Comment les parents séparés aident-ils leurs enfants devenus jeunes adultes ?" ici

Le rapport d'activités 2018 de la DREES ici

Camille Pons

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