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Comment expliquer les échecs et les réussites scolaires des enfants issus de l'immigration ? (M. Ichou, Métropolitiques)

Paru dans Scolaire le lundi 15 juillet 2019.

"Les enfants d’immigrés réussissent en moyenne moins bien à l’école que les enfants de natifs", mais les enfants d’immigrés turcs "tendent à réussir sensiblement moins bien que les autres" tandis que les enfants de parents immigrés d’Asie du Sud-Est "ont souvent les meilleurs résultats" et que les élèves dont les parents sont nés au Portugal et dans un pays du Maghreb "occupent, en moyenne, une position intermédiaire". Comment expliquer ces différences ? Mathieu Ichou (INED) examine les deux propositions scientifiques les plus souvent avancées, une fois récusé le discours politique sur "les carences présumées des familles immigrées et leur absence de volonté d’intégration".

Cette moindre réussite serait-elle due à leur position sociale ? Ces enfants sont-ils en échec parce qu'ils sont fils et filles d’ouvriers ? En effet, si on tient compte des biais sociaux, "les enfants d’immigrés ne réussissent en général pas moins bien que les enfants de natifs". Mais l'explication est insuffisante. "À milieu social équivalent, les enfants d’immigrés de Turquie réussissent moins bien que les enfants de natifs, pendant que les enfants d’immigrés d’Asie du Sud-Est réussissent mieux". Autre explication possible, la culture d'origine. Les valeurs confucéennes favoriseraient la réussite tandis que "le traditionalisme et la religiosité supposée exacerbée" expliqueraient l'échec des enfants venus de Turquie. Cette explication ne tient pas non plus car elle tend à considérer les groupes comme homogènes.

Mathieu Ichou propose une troisième hypothèse : "Les enfants d’immigrés qui réussissent le mieux à l’école ont généralement des parents, et même des grands-parents, tantes, oncles ou cousins, qui étaient plus instruits, vivaient dans des zones plus urbanisées, et avaient plus de ressources économiques que la majorité des habitants de leur pays ou région de naissance." Les immigrés venus d'Asie du Sud-Est et de Chine "font plus souvent partie des groupes les plus éduqués de leur société d’origine" tandis que les immigrés turcs ont un "faible niveau relatif d’éducation" par rapport à leur société d’origine. Or les familles transmettent leur rapport au savoir et à l'école. "Une position sociale pré-migratoire favorisée est souvent à l’origine d’attentes scolaires et professionnelles spécifiques".

"Le destin scolaire des enfants d’immigrés : culture d’origine ou origine sociale ?", Mathieu Ichou, Métropolitiques, ici

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