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Baccalauréat : "Nous assurons le service après-vente du chaos administratif" (FCPE)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 11 juillet 2019.

"Avec l'UNL (syndicat lycéen, ndlr), nous avons ouvert hier une ligne téléphonique pour tous ceux qui ne trouvent pas de réponse à leurs questions sur le baccalauréat, et nous avions ce matin déjà plus de 20 000 appels. Certains rectorats, sans doute débordés, renvoient d'ailleurs sur nous les plaignants ! Nous n'avons pu répondre qu'à 3 600 d'entre eux, et souvent, nous n'avons pas de réponse à apporter à des jeunes en larmes dont nous ne pouvons que constater qu'ils sont dans une impasse." La FCPE a improvisé ce 11 juillet, avec l'UNL et plusieurs enseignants un "point presse" et estime qu'elle se retrouve à assurer "le service après vente" du "chaos administratif" créé par la décision de Jean-Michel Blanquer de ne pas prendre acte de la rétention des notes, ce qui l'aurait obligé à reporter au lundi ou mardi la proclamation des résultats de l'examen, et d'avoir recours à des "notes provisoires" fondées sur le livret scolaire pour pallier l'absence des notes retenues par les grévistes.

Un enseignant d'un lycée de Seine-Saint-Denis raconte : "Nous étions convoqués le jeudi 4 au matin pour les réunions de jury, et nous étions une dizaine de grévistes sur 60 ou 80 correcteurs. Mais la veille, le ministre avait annoncé que nous devrions utiliser les notes du contrôle continu, ce qui a choqué beaucoup de collègues non-grévistes qui ont refusé de siéger. Cela n'a pas empêché que le lendemain, les résultats soient affichés. Qui avait mis les notes ? Mystère. Les grévistes rapportent les copies. Le lundi 8, nouvelle réunion du jury, dans l'après-midi. Nous n'avons pas les copies sous les yeux comme il est normal de le faire avant d'ajouter par exemple deux points dans une discipline pour permettre à un candidat auquel ils manquent pour avoir l'examen ou une mention. De toute façon, on nous demande de ne statuer que sur les élèves qui passent l'oral de rattrapage. Nous demandons au vice-président du jury comment des notes provisoires ont été attribuées. Le plus souvent, soit qu'il manque, soit qu'il n'ait pas pu, ou pas eu le temps, de consulter le dossier scolaire du candidat, il a inscrit "absent", ce qui équivaut à un zéro. Nous sommes partis furieux avec le sentiment d'avoir vécu quelques jours de folie."

Parcoursup efface les voeux de recalés qui ne le sont peut-être pas

La nuit dernière, tous les élèves qui étaient réputés ne pas avoir leur bac alors que leur cas posait question ont vu tous leurs voeux inscrits sur la plateforme Parcoursup effacés. Par ailleurs, pour introduire un recours, les élèves doivent avoir des éléments, fait remarquer Eloïse Moreau, présidente de l'UNL. Ils ont normalement trois jours pour s'adresser au centre d'examen et voir leurs copies, mais ceux-ci ne les avaient pas quand elles étaient retenues. Ils doivent ensuite s'adresser au rectorat, où les personnels sont débordés, demandent à faire payer les photocopies, ou, en région parisienne, au SIEC (le service interacadémique des examens et concours) qui vient de fermer ses portes pour les vacances. Or les délais pour un jugement en référé sont courts, trois jours.

"Encore faut-il avoir les moyens de prendre un avocat", ajoute Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE. Or c'est dans les lycées des quartiers "politique de la ville" que les enseignants sont les plus mobilisés, là où les familles ont le moins les moyens de faire valoir leurs droits.

La seule solution, une session de rattrapage

La situation actuelle, telle que la décrivent aussi bien le représentant de la FCPE que les enseignants présents ou la présidente de l'UNL est celle d'un sentiment général d'injustice, puisque ceux dont les copies ont été retenues n'ont pu obtenir de garanties sur les modalités de notation qui leur ont été appliquées, et que tous les autres peuvent se plaindre de n'avoir pas eu le choix entre la note mise à l'examen et la moyenne de leurs notes portées dans le courant de l'année. Une seule solution pour sortir de cette situation "par le haut", estime l'organisation lycéenne, organiser au mois de septembre, une session de rattrapage pour tous ceux qui le souhaitent, ce qui suppose d'ailleurs de rouvrir Parcoursup... La FCPE demande une commission d'enquête parlementaire.

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