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"Faire des enfants protégés des enfants comme les autres" (Adrien Taquet)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le jeudi 04 juillet 2019.

"Faire des enfants protégés des enfants comme les autres" et ne plus prendre des décisions qui bouleversent leur vie "sans que ceux-ci soient pleinement acteurs de ces choix", ce sont les deux priorités d'Adrien Taquet. Le secrétaire d'Etat en charge de l'enfance ouvre, ce 4 juillet, les "Assises nationales de la protection de l’enfance" et dit vouloir oeuvrer "à un changement d’approche". Comme il l'avait dit devant les députés (voir ToutEduc ici), il estime que "la loi de 2016 est allée suffisamment loin", et qu' "il ne servirait à rien d’en rajouter", que la question est celle de la mise en oeuvre.

Pour tenir davantage compte de la parole des enfants, il a demandé "à des jeunes qui avaient dû être protégés et confiés à l’aide sociale à l’enfance de participer aux groupes de travail" qu'il a lancés au mois de mars et qui viennent de lui remettre leurs conclusions. Par ailleurs, "une consultation en ligne s’adressant aux enfants bénéficiant de mesures de protection a permis à plus de 1200 enfants d’avoir la parole". Adrien Taquet annonce qu'il proposera "une charte des droits des enfants protégés, comme il existe celle des patients hospitalisés".

Premier constat, "notre système de protection de l’enfance prévient mal et ne parvient pas suffisamment à éviter les placements" du fait de "l'insuffisance des étayages à domicile ou des dispositifs de soutien à la parentalité". Il a lancé à ce sujet une conférence de consensus ainsi qu'un chantier consacré aux "1000 premiers jours de la vie d’un enfant", "du quatrième mois de grossesse aux trois ans de l’enfant".

Autre sujet, le droit à la santé alors que la pédopsychiatrie est "sinistrée", les délais d’attente en CMP "inacceptables", tout comme les délais d’hospitalisation. "Nous allons mettre l’accent sur la santé en étendant dès 2020 l’expérimentation du parcours de soins coordonné" et en créant "une consultation complexe tarifée à 46€ pour les médecins qui réaliseront les bilans de santé des enfants protégés". Il juge intolérable qu'on parle encore "d’enfants incasables" alors qu'ils sont "incasés" et annonce "un plan de développement et de création d’équipes mobiles et de services adaptés aux problématiques croisées ASE/Soins/Handicap".

En ce qui concerne l’éducation, les enfants protégés "n’ont, pas plus que d’autres, vocation à être a priori orientés précocement et à faire des études courtes". Il faut donc "développer des dispositifs tels que Devoirs faits, réserver des places en internats scolaires, mobiliser des outils numériques d’enseignement à distance comme pour les enfants hospitalisés".

Le discours porte aussi sur les décisions de justice, et A. Taquet propose de "permettre la co-saisine de deux juges des enfants pour les décisions les plus complexes et lourdes de conséquences". Quant aux délais d’exécution, ils peuvent être réduits si les tribunaux et les départements disposent d' "outils informatiques communs de gestion des places", mais le secrétaire d'Etat attend qu'une mission d'inspection générale décrive "les bonnes pratiques et les protocoles de coopération entre l’ensemble des acteurs de la chaîne". Il faut aussi réfléchir "aux moyens concrets d’éviter que les déménagements multiples de certaines familles n’aboutissent à des drames", ce qui suppose de "renforcer la coopération entre départements, parquets et organismes de sécurité".

Au-delà, il faudrait "que soit diffusée à l’ensemble des départements une charte du contrôle en protection de l’enfance afin de mieux organiser le contrôle des établissements et services et d’homogénéiser des pratiques actuelles très disparates". 

La question des liens affectifs est également posée. "Etre un enfant comme les autres, c’est savoir que l’on compte pour quelqu’un et pouvoir compter sur quelqu’un." Il convient notamment de "rendre plus attractif le métier d’assistant familial" et d'envisager une réforme de leur statut en 2020, mais aussi de "souligner les bénéfices du parrainage, de l’intervention de tiers bénévoles, à partir du moment où cet engagement est bien construit et préparé". Et le secrétaire d'Etat souhaite développer pour tous ces jeunes "un accompagnement au-delà de 18 ans qui comporte un accès à la formation, un accompagnement social le cas échéant et la garantie d’un logement".

Mais "on ne peut pas faire l’économie d’une réflexion sur la gouvernance et le pilotage" de la protection de l'enfance et le secrétaire d'Etat évoque la création "d’un lieu de structuration de gouvernance efficace et légitimé par l’ensemble des acteurs" qui aura notamment pour missions de "créer des outils communs" et de "diffuser les ressources, les connaissances, et les bonnes pratiques".

 

 

 

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