Qui pour enseigner l'informatique ? L'EPI fait le point
Paru dans Scolaire le dimanche 16 juin 2019.
A la rentrée se mettront en place les nouveaux enseignements d'informatique au lycée, SNT (sciences numériques et technologie) pour tous les élèves de seconde et pour les élèves de première qui l'auront choisi comme enseignement de spécialité (et à qui il aura été proposé dans leur lycée), NSI (numérique et sciences infirmatiques). Mais qui les enseignera ? L'association EPI (enseignement public et informatique) fait le point dans son dernier numéro sur "les obstacles à la réussite de leur mise en œuvre".
"Concernant SNT, la situation est inquiétante", estime l'éditorialiste qui évoque "des formations de deux, trois jours" organisées pour des enseignants qui ne sont pas tous volontaires. Il note pourtant l'existence d'un MOOC (Class'Code) qui peut les aider, et la parution de manuels.
"Pour la spécialité NSI, les choses se présentent mieux" puisqu'il y a déjà "le terreau des professeurs en poste" pour la spécialité proposée en terminale (série S), "Informatique et sciences du numérique" et que des DIU d'informatique (diplômes inter-universitaires) "se mettent en place" dans toutes les académies. "Au départ était prévue une seule session" destinée à ces enseignants déjà "habilités ISN". L'éditorialiste signale qu' "émerge l'idée d'une deuxième session pour les professeurs 'non habilités ISN', qui n'ont pas une expérience d'enseignement de l'informatique".
Et en classes préparatoires ?
Il ajoute que les élèves qui auront suivi pendant deux ans cet enseignement de spécialité pourront, s'ils poursuivent en classes préparatoires de la filière Mathématiques-Physique, choisir la voie informatique qui "va être créée à la rentrée 2021". Un DIU classes préparatoires va être organisé à l'intention des professeurs des autres disciplines qui enseignent l'informatique. "Et l'agrégation d'informatique est annoncée pour 2022, 2023".
En attendant se mettent en place dans certaines universités (en tout cas à Rennes) des préparations au Capes "Numérique et sciences informatiques", "les INSPÉ devant assurer la relève après 2020 et 2021", mais l'EPI craint que le nombre de postes mis au concours en 2020 soit limité à "quelques dizaines" et signale que le ministère recrute un inspecteur général pour le profil "mathématiques : spécialité numérique et sciences informatiques".
Enfin l'EPI note que le Sénat avait adopté un amendement à l'article 12 de la loi pour une école de la confiance, (non retenu par la Commission mixte paritaire, ndlr) qui prévoyait que les ESPE rebaptisés INSPE forment tous les futurs enseignants "à la maîtrise des outils et ressources numériques, à leur usage pédagogique ainsi qu’à la connaissance et à la compréhension des enjeux liés à l’écosystème numérique".
Le site de l'EPI ici