L'Europe face à une pénurie prévisible d'enseignants (DEPP)
Paru dans Scolaire le lundi 10 juin 2019.
"En 2016-2017, parmi les 43 systèmes éducatifs du réseau Eurydice, 60% déclarent faire face à une pénurie d’enseignants dans certaines disciplines" et 50 % dans certaines zones géographiques. ToutEduc vous avait déjà donné l'essentiel de ce rapport lors de sa publication l'an dernier (ici). La DEPP (le service statistique de l'Education nationale) publie un "4 pages" qui en présente les résultats.
La question de l'âge des enseignants est cruciale dans de nombreux pays. C'est en Italie qu'elle est la plus grave, puisque plus de la moitié des enseignants ont plus de 50 ans, un taux qui atteint les 57 % au niveau lycée (niveau CITE 3). En France, il est voisin de 20 % en école élémentaire, 30 % aux niveaux collège et lycée. La moyenne européenne est entre 30 et 40 % selon les niveaux. Dès lors, de nombreux pays diversifient les voies d'accès à l'enseignement de façon à élargir les viviers de recrutement.
La DEPP retient également dans le rapport les informations relatives au recrutement et à la gestion de la carrière des enseignants. Dans 16 systèmes éducatifs sur les 43 étudiés, "les établissements scolaires occupent le rôle d’employeur des enseignants en poste" et sont responsables de leur recrutement, souvent avec les autorités locales. "Lorsque le rôle d’employeur des enseignants est entièrement confié aux autorités centrales, ce qui est le cas dans 10 pays dont la France, le recrutement d’enseignants se fait exclusivement par concours (Espagne, France, Grèce, Liechtenstein et Turquie) ou par 'liste de candidats' (Allemagne, Chypre, Luxembourg, Malte, Portugal)."
Quant à la formation continue, elle est obligatoire "et avec un nombre d’heures défini pour tous les enseignants en primaire et secondaire dans près de la moitié des systèmes éducatifs. En France, il ne l’est que dans l’enseignement primaire. Parmi les pays où une quotité horaire annuelle est définie pour la formation continue, le temps de formation réglementaire moyen atteint 3 jours par an", mais 19 jours en Islande.
En ce qui concerne les modes d’évaluation, ils sont multiples mais le processus est souvent double et implique le chef d’établissement et "une autre catégorie d’acteurs", inspecteur, autre évaluateur externe, tuteur, pairs, et il repose sur l’observation d’un cours, un entretien avec l’enseignant, mais aussi de plus en plus souvent sur l’autoévaluation. Dans certains pays sont pris en compte les résultats des élèves et même "l’avis des élèves et des parents mais seul le Monténégro y a recours de façon systématique".
La note d'information "La carrière des enseignants en Europe" ici