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Circulaire de rentrée et recommandations pour la maternelle : les réactions de C Lelièvre, de P Devin, de R Brissiaud, de C Chabrun

Paru dans Scolaire le dimanche 02 juin 2019.

La publication au BO de l'Education nationale, le 29 mai de la circulaire de rentrée pour le 1er degré et de trois séries de "recommandations" pour l'école maternelle a provoqué un certain nombre de réactions critiques. Elles sont de plusieurs ordres. A noter que ces recommandations, signées par le ministre, ne font pas référence explicitement aux travaux du Conseil scientifique de l'Education nationale. Celui-ci a-t-il été sollicité ?

Claude Lelièvre, s'inquiète d'une "transformation de l’école maternelle en un pré-élémentaire très primaire" dont il rappelle que ce sont toujours défiés les fondateurs de ce niveau d'enseignement, à commencer par Jules Ferry et Pauline Kergomard pour qui elle "n’est pas une école au sens ordinaire du mot". Pauline Kergomard a d'ailleurs mené, poursuit l'historien de l'éducation, et philosophe, "une lutte incessante pour que l’école maternelle ne soit pas envahie par des programmes scolaires" et pour qu'on n'y confonde pas "le développement intellectuel avec l’instruction". Le chroniqueur s'interroge enfin : "quelles sont les compétences du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer pour assurer le choix de telles préconisations?"

Sur son blog, Paul Devin se demande pourquoi le ministre se réfère "de manière récurrente à des savoirs fondamentaux" qui "sont définis par les programmes de l’école maternelle". Ces savoirs peuvent certes constituer des appuis sur lesquels se développent les apprentissages ultérieurs mais, contrairement à ces notes de service, les programmes de 2015 ne les considèrent pas comme "une phase préparatoire" à ces savoirs. Le secrétaire général du syndicat FSU dénonce  notamment "la mise en œuvre d’exercices de discrimination phonologique dès la petite section" qui mettent en difficulté certains élèves et ne contribuent pas à la confiance en soi. Plus globalement, l'insistance mise sur "les apprentissages graphophonologiques" et une vision quantitative des acquis ne permettent pas aux élèves "de développer une relation culturelle à l’écrit".

"En première lecture", la note de service relative à la découverte des nombres est rassurante, estime Rémi Brissiaud dans une tribune publiée par le Café pédagogique. Le spécialiste de didactique des mathématiques considère que plusieurs des acquis de 2015 sont préservés. Mais la confusion entre le comptage "par itération de l'unité" (deux et un, trois, et encore un, quatre) et par récitation des noms de nombres n'est pas évitée. Il estime que le texte entretient la confusion entre "comptage-numérotage" et "comptage-dénombrement".

Catherine Chabrun estime que "le ministre préfère les situations de langage artificielles" aux "situations réelles de langage". Le militante de l'ICEM - pédagogie Freinet craint de voir "éteindre le désir de s’exprimer de l’enfant". Pour elle, répéter et mémoriser, "traiter les mots comme des objets", "ne suffit pas pour parler, s’exprimer au milieu du vaste monde humain (...). Les enfants qui n’ont que l’école pour découvrir le monde (...) seront encore plus désavantagés, les apprentissages non mécaniques, complexes leur seront de plus en plus inaccessibles." Elle invite les enseignants à suivre les formations "proposées par des mouvements pédagogiques et d’éducation populaire, des associations, des syndicats…" pour résister...

 

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