Européennes 2019 : les jeunes ne seront pas au rendez-vous (IFOP pour l'Anacej et Jeunes Européens France)
Paru dans Périscolaire le vendredi 10 mai 2019.
Seuls 23% des 18-25 ans pensent voter le 26 mai prochain, selon le sondage réalisé par l’IFOP pour l’ANACEJ et les Jeunes Européens France et publié hier 9 mai, journée de l’Europe. Pour Hervé Moritz, Président des Jeunes Européens France, interrogé par ToutEduc, "cette forte volonté d’abstention est liée à la méconnaissance des institutions européennes et aussi au fait que les jeunes se sentent dans l’incapacité d’influencer les politiques européennes."
Ils prévoient de voter, à 19 % pour La République en Marche et Le Rassemblement National. Les deux listes sont donc ex-aequo, suivies d'Europe Ecologie Les Verts et de la France Insoumise, pour lesquelles ils votent davantage que l’ensemble de la population française. Hervé Moritz n’est pas surpris par ce résultat. "L’écologie est la principale préoccupation des jeunes. Ils s’intéressent aux grands thèmes de leur temps, sans vraiment savoir quel est le rôle de l’Europe dans ces domaines. Ils connaissent quelques opportunités que leur offre l’Europe, tel Erasmus. Cependant, n’oublions pas qu’ils ne sont que 13% à utiliser ce programme."
En ce qui concerne leur vie quotidienne, il semblerait que les jeunes ne savent quels bénéfices l’Europe pourrait leur apporter. Toujours, selon Hervé Moritz, "ils ont la sensation que leur voix n’est pas entendue. Notre enquête avait comme objectif de montrer la maturité et la lucidité de notre jeunesse qui est soucieuse des enjeux d’aujourd’hui et de demain. Ils ne sont pas désengagés. Ils voient seulement l’Europe comme les autres institutions traditionnelles. Ça sonne l’alarme ! Il faut trouver les moyens de préparer les jeunes citoyens français à l’Europe."
Interrogé sur l’importance du premier vote, il ajoute qu' "un jeune qui s’abstient à son premier vote est un absentéiste en puissance. Il pense que de cette manière, il montre son désaccord. Le travail à faire est de démontrer que l’Union Européenne ne signifie pas seulement mobilité simplifiée mais aussi citoyenneté européenne."
Hélène Cénat