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À l’heure où on se tourne vers les pédagogies actives pour repenser l’éducation, il est légitime d’en interroger les points aveugles (revue du GFEN)

Paru dans Scolaire le jeudi 09 mai 2019.

"La pédagogie active a de beaux jours devant elle pour peu qu’elle fasse la preuve de sa pertinence" : cette affirmation est extraite de l’éditorial du numéro d’avril de la revue Dialogue (ici), éditée par le Groupe français d’éducation nouvelle (GFEN, ici).

L’éditorial de ce numéro, numéro titré  "Actif(s) pour apprendre", est signé par Jacques Bernardin, président de cette association. Ce dernier explicite son propos en rappelant que cette pédagogie a toujours voulu développer la curiosité et promouvoir l’activité autonome des élèves, exercer l’imagination et la pensée critique, ouvrir à l’altérité et au débat avec les autres, contribuant à la liberté de penser tout en initiant à une citoyenneté active.

Il rappelle aussi que l’activité est centrale pour l’éducation nouvelle et que psychologues et sciences cognitives en accréditent l’importance. Mais c’est pour souligner aussitôt que les sociologues alertent sur les limites de pédagogies actives qui ont des effets élitaires dès lors qu’elles mésestiment les "déplacements" à faire opérer aux élèves, notamment à ceux qui, sur la base de leur prime expérience socio- familiale, ne partagent pas les codes de l’école.

Rebondir, en effet, sur l’intérêt spontané des élèves, solliciter leur autonomie, c’est, poursuit-il, de fait, convoquer ce que leur socialisation initiale a permis de façon très variable selon les univers sociaux, alors qu’il revient à l’éducation d’ouvrir à des univers, activités et intérêts insoupçonnés.

Pour lui, proclamer la liberté sans précaution ne sert que ceux qui savent quoi en faire et "peut conduire à la tyrannie" : or, il s’agit de créer les conditions afin que les élèves soient en mesure de conquérir cette liberté par des pouvoirs accrus de compréhension du monde et une conscience de soi affranchie des pesanteurs du passé et des déterminismes incorporés.

Selon Jacques Bernardin, l’éducation nouvelle doit renverser son image dans l’opinion publique, se poser -contrairement à ce qu’en disent ses détracteurs- comme l’école de l’exigence tant sur le plan des apprentissages conceptuels que sur celui des apprentissages sociaux. Cependant, l’activité demeure "un espace privilégié de (re)mobilisation des élèves" si on en utilise tous les ressorts. Autrement dit, il s’agit de parler aux élèves les plus éloignés de l’école, d’œuvrer à la démocratisation de l’accès au savoir et à la culture.

Le président du GFEN est persuadé qu’en réponse aux enjeux de l’époque, le mouvement est amorcé : l’éducation nouvelle redevient une idée neuve…

À l’heure, dit-il, où on se tourne vers les pédagogies actives pour repenser l’éducation,  il est légitime d’en interroger les points aveugles. C’est l’ambition de ce numéro de cette publication trimestrielle.

Arnold Bac

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