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L’école "Vitruve", "un pays peuplé d’écoliers". (Gérard Delbet)

Paru dans Scolaire le mardi 07 mai 2019.

"Cessez de vous ennuyer comme des rats morts. Survenez ! Toute une journée de tables rondes, de débats, d’échanges autour des réalités et des projets éducatifs différents…". On est en 2003 et cette invitation fait partie d’une série de textes ou bandes dessinées, réunis dans le livre de "Gégé de Vitruve" (Gérard Delbet) intitulé "Vitruve : rassemblée générale".

Vitruve n’est pas le nom d’une école, mais celui d’un architecte romain qui a donné son nom à cette rue du XXe arrondissement de Paris où se trouvait l’école en 1962 et, si elle a déménagé en 1992 passage Josseaume, on l’appelle toujours Vitruve. Comme le souligne Gérard Delbet, cette école publique est née de la volonté de Robert Gloton, inspecteur de l’éducation nationale et président du Groupe français d’éducation nouvelle, qui, énonçait ainsi son "intuition-intention" : "En réaction contre l’isolement traditionnel des classes au sein de l’établissement, tout est mis en œuvre pour traduire dans les faits ce principe fondamental : l’unité pédagogique n’est pas la classe, mais l’école."

Un "objet politique"

Aujourd’hui où les écoles différentes se multiplient, les textes qui jalonnent le séjour de Gégé à Vitruve trouvent une nouvelle actualité, même si ce sont des textes d’un militant de terrain pour qui il est parfois difficile de théoriser ses pratiques : "l’objet Vitruve, il faut arriver à le définir en tant qu’objet politique. C’est un objet politique. C’est un lieu, c’est un espace, c’est un temps, C’est quelque chose sur lequel travaillent les gens. Tu vois, c’est comme ça qu’on est atypique".

Et Gérard Delbet de constater "C’est vrai qu’on est toujours embourbé dans le descriptif et qu’on en revient toujours à essayer de décrire l’école telle qu’elle n’est pas, pas rapport aux autres écoles. Tu vois ? On va décrire quelque chose qui est l’objet commun à toute l’éducation nationale comme si ces objets, comme si les écoles fonctionnaient toutes pareil. Enfin bon, ça, c’est ce qu’on essaie de nous faire croire…".

Une grande liberté

Pour historique qu’il paraît être, le livre de "Gégé" rencontre souvent l’actualité et notamment lorsque l’auteur rapporte la volonté qui préside à des débats organisés dans l’école où il s’agit de "se retrouver aussi pour œuvrer ensemble à la riposte contre ces détracteurs qui ne sont souvent que des maîtres de l’Imposture. Découvrir ce que cache cette soudaine volonté de ‘retour à l’autorité’, de ‘siffler la fin de la récréation soixante-huitarde’, ‘sauver les lettres, les maths, les blouses grises’ ou ‘reconstruire l’école’. Conservatrice, cette volonté ? Peut-être pas. En vérité, ils veulent le retour d’une Ecole qui n’a jamais tout à fait cessé d’être".

Une grande liberté, une grande fraicheur parcourent cette histoire d’école dont l’auteur aime à dire : "Cela parlera surtout de vignes, de ruelles, de tables, d’amitiés, de mots en ombres portées, de tavernes, de tableaux noirs et de craies, ce sera comme le récit d’un endroit et de son peuple. Un pays peuplé d’écoliers".

"Vitruve : rassemblée générale", Gérard Delbet, Les Editions du Bord du Lot, 18€

 

Colette Pâris

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