Orientation post bac:une étude sur le poids des déterminants sociaux en Belgique
Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 03 avril 2010.
"Le dernier diplôme obtenu par la mère et le père conserve encore un impact direct sur les aspirations des jeunes à poursuivre des études universitaires", constatent Maud Van Campenhoudt et Christian Maroy qui publient leur étude sur l'orientation des élèves de terminale en Communauté française de Belgique. Ils ajoutent qu'il est difficile de "combattre le phénomène d’auto-sélection sans revoir en profondeur la logique de nos systèmes d’enseignement en amont". En effet, il ne suffit pas d'élargir l’accès à l’université: de nombreuses conditions restent à réunir, "sur le plan pédagogique, du financement, de l’organisation des conditions d’accueil et d’intégration dans les établissements, pour que cet accès se transforme en un parcours réussi".
Ils constatent que le choix d’aller à l’université n'est pas "une décision 'purement' basée sur les seuls critères scolaires et sur les seules 'capacités académiques' des jeunes. Une partie de l’inégalité des chances d’accès à l’université provient des décisions socialement conditionnées des jeunes (et de leurs familles) dans lesquelles jouent, de façon sans doute assez inextricable, de la stratégie (on 's’autoexclut' car le risque est trop grand ou en raison d’une appréciation différenciée selon les milieux sociaux des capacités du jeune ou des exigences des études) mais aussi une valorisation plus ou moins grande de l’université (statut culturel et social de ce type de formation), valorisation liée au capital culturel de la famille d’origine."
"Les déterminants des aspirations d’études universitaires des jeunes de dernière année secondaire en Communauté française de Belgique" (téléchargeable sur le site du GIRSE, Université catholique de Louvain)