Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Orientations vers l'enseignement supérieur : quelles perspectives ? (FCPE, ministère de l'Enseignement supérieur)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 23 avril 2019.

A la rentrée 2017, "les étudiants n’ont jamais été aussi nombreux" puisqu'on recense 2 680 400 inscrits dans l’enseignement supérieur, dont 290 700 nouveaux bacheliers. Deux publications récentes permettent de mieux comprendre les ressorts de l'orientation des lycéens et les perspectives à 10 ans.

La FCPE, dans une note de son conseil scientifique, rappelle que "les effectifs de l’enseignement supérieur ont été multipliés par 8 en 50 ans". Les auteurs, Romuald Bodin et Sophie Orange (sociologues) ajoutent que, parmi les 25-29 ans, seuls 42 % sont diplômés de l’enseignement supérieur: 15 % "ont validé des études supérieures courtes professionnalisantes", 10 % ont un diplôme universitaire de niveaux bac+2, +3 ou +4, 16 % un bac+5, 1 % un doctorat de recherche. Ils décrivent les phénomènes de sélection sociale : "Contrairement aux idées reçues (...), ce ne sont pas les licences universitaires qui accueillent les étudiants les plus faibles scolairement et les plus fragiles socialement, mais des filières sélectives telles que les STS, les écoles du travail social, les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), voire encore les IUT." Ils contrebattent une autre idée reçue : l’orientation en licence n'est pas une orientation par défaut, "faute d’avoir été accepté dans une filière sélective", mais "correspond dans la majorité des cas à un choix positif" et "les étudiants de l’université ont en moyenne des projets plus clairs et plus précis que les étudiants en STS ou en IUT".

Un "sas d'expérimentation"

Ils dénoncent également les discours sur "l’échec massif à l’université" Certes, 60 % des étudiants en L1 "ne passent pas en 2e année", mais un tiers redouble et un autre "se réoriente vers une autre filière de l’enseignement supérieur", ce qui limite "à une portion tout à fait congrue les 'vrais' décrocheurs". Pour beaucoup d'étudiants, cette première année est vécue comme "un sas d’expérimentation". Ils font de plus remarquer que cet "échec" frappe également les filières sélectives. "On comptabilisait en 2015, 10 % de non réinscription à la fin de la première année en STS, 15 % en IUT, 19 % dans les classes préparatoires (...) et 35 % pour les écoles (grandes, moyennes et petites), contre 25 % à l’université." Et ils s'inquiètent de possibles effets induits par Parcoursup et le poids "des attendus censés être déjà maîtrisés et non, comme c’était le cas auparavant à l’occasion des examens, sur des acquis effectivement enseignés durant la première année universitaire", ce qui remettrait en cause "le rôle de l’université comme institution ouverte, facilitant les réorientations et les essais".

La note d'information que publie le ministère de l'enseignement supérieur porte sur les effectifs qui ont crû, cette année de 2,1 % (+ 55 000 étudiants) : "Face aux contraintes de capacité, une partie des étudiants semble s’être reportée vers des formations non universitaires telles que les écoles d’ingénieurs, de commerce, en facultés privées ou encore en écoles paramédicales, sociales, artistiques ou culturelles." L'an prochain, on attend "un fléchissement de 0,4 % des nouveaux bacheliers inscrits dans (...) les principales filières du supérieur".

Mais à 10 ans, on attend une augmentation de 6,5 % du nombre des bacheliers. "La croissance serait forte pour les bacs généraux (+ 24 300, soit + 7,4, %) et pour les bacs technologiques (+ 17 200 admis, soit 13,6 %)" tandis que le nombre de bacheliers professionnels "diminueraient légèrement sur cette période (- 0,3 %)". Le nombre des étudiants augmenterait de 7 %, dont 8 % pour l’université hors IUT et 11 % pour les écoles de commerce, d’ingénieurs et facultés privées. A l'université, les croissances seraient "particulièrement dynamiques" en sciences (+ 7,5 %), en Staps (+ 9,5 %) et en lettres et sciences humaines (+ 5,9 %). La progression serait plus modérée en droit (4,4 %), en économie (4,0 %) et en disciplines de santé (médecine, pharmacie, odontologie) (3,6 %)."

La note du Conseil scientifique de la FCPE ici, celle du SIES (ministère) ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →