Le numérique en classe va de pair avec une présence en ligne des enseignants car se construire une communauté de collègues apporte beaucoup (L’Enseignant, SE-Unsa)
Paru dans Scolaire le lundi 22 avril 2019.
"Moi enseignant.e (ultra) connecté.e", c’est le titre du dossier du numéro daté du 12 avril du magazine du Syndicat des enseignants de l’Unsa (SE-Unsa), "L’Enseignant" (ici). Frédéric Davignon, professeur dans l’académie de Montpellier et intervenant en formation initiale et continue des personnels pour ce qui concerne les activités numériques, l’affirme d’emblée: il ne faut pas "avoir peur de se lancer !". Pour lui, d’une part, le numérique doit faire sens et amener une plus-value, ce qui "est souvent le cas, mais pas tout le temps…". D’autre part, être présent sur les réseaux sociaux ouvre la possibilité de trouver des aides, des outils, des tutoriels et donc de dépasser le côté technique qui peut être bloquant. Il est persuadé que le numérique en classe va de pair avec une présence en ligne des enseignants car se construire une communauté de collègues avec qui on se sent à l’aise pour échanger apporte beaucoup. Pour ce formateur, être actif en ligne sur des forums, des blogs, des Mooc (massive open online courses, "cours ouverts et massifs en ligne") contribue au développement professionnel des professeurs en offrant la possibilité de prendre du recul sur les pratiques, de mutualiser… Si, pour Frédéric Davignon, cela ne remplace pas les formations en présentiel, ça leur est très complémentaire.
Interrogé sur l’aide à apporter par l’institution, il répond qu’ "il faut […] sortir du format des salles informatiques". Il défend l’idée que les PC ou tablettes, "même en nombre limité", devraient être présents dans toutes les salles : "le numérique ne sera jamais simple s’il faut réserver une salle sans être sûr qu’elle sera disponible." En outre, il lui semble important de partir des besoins des élèves et des réponses apportées par les professeurs en soutenant et accompagnant les projets qui partent du terrain, les chefs d’établissement jouant un rôle essentiel dans ce cadre. Frédéric Davignon insiste sur les soutiens qu’apportent les délégations académiques du numérique pour l’éducation (DANE) et les cellules académiques recherche et développement, innovation et expérimentation (CARDIE) qui mettent en avant les projets et accompagnent leur développement par le biais de conseillers qui permettent ainsi l’essaimage des pratiques. Mais il est toujours surpris par le très faible nombre d’enseignants qui connaissent ces outils pourtant déjà en place. Pour lui, il faut donc continuer à mieux les faire connaître. Par ailleurs, le formateur déclare croire aussi beaucoup à ce qu’il nomme la "pairagogie", c’est-à-dire la formation sur le terrain entre et par les collègues, les "enseignants référents pour les ressources et usages pédagogiques du numérique" ayant en ce sens une importance cruciale.
L’interview est sur le site du SE-UNSA, ici
Arnold Bac