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Les enfants, les adolescents et les écrans : mises en garde et interrogations des académies des sciences, de médecine et des technologies

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 16 avril 2019.

"La société et les pouvoirs publics doivent demeurer attentifs aux problèmes posés par l’évolution vers un 100% numérique (...) Nous appelons les pouvoirs publics, responsables de l’éducation et de la santé, à mettre en place des formations, permanente et continue, pour tous les intervenants auprès de la jeunesse, notamment afin de contribuer à réduire les conséquences des disparités sociales", écrivent, dans un appel commun à "une vigilance raisonnée sur les technologies numériques" envers les enfants, les adolescents et les familles, les académies des sciences, de médecine et des technologies.

L'académie des sciences rappelle qu'elle avait publié en 2013 un rapport sur "l’enfant et les écrans" dont les conclusions "se voulaient pondérées, faisant la part des bienfaits et des inconvénients des écrans". Elle estime que "le chantier ouvert il y a sept ans peut aujourd’hui être nourri de nouvelles réflexions", fondées "sur des faits au-delà des convictions et opinions, tout en reconnaissant les incertitudes actuelles". Les académies appellent à ne pas sous-estimer "le rôle des vulnérabilités sociales" puisque "les conséquences du mauvais usage des écrans apparaissent d’autant plus sérieuses que l’enfant est en situation de vulnérabilité".

En ce qui concerne le très jeune enfant, le texte est très clair : "Fasciné par les bruits et les lumières vives, totalement passif, (celui-ci) peut apparaître comme déjà victime d'un trouble comportemental : surexposition chez l'enfant 'scotché' à l'écran et réactions de colère lors du retrait." Mais quel est précisément "le retentissement de ce comportement sur le développement psychomoteur et relationnel du jeune enfant, ainsi que sur ses capacités d’apprentissage", la question, "très préoccupante" n'est "pas tranchée", non plus que celle de la cause première, "possible nocivité intrinsèque des écrans" ou "pratiques parentales inadaptées dont la gestion des écrans ne serait qu’un aspect parmi d’autres".

"Chez l'enfant plus âgé, et plus particulièrement chez l’adolescent, le problème est tout autant celui du contenu que celui de la quantité. En particulier, la facilité d’accès à des scènes violentes ou pornographiques constitue un danger." En ce qui concerne les jeux vidéo, l'addiction peut se produire "sous l'effet conjoint de facteurs de vulnérabilité personnelle ou sociale et du caractère particulièrement addictogène de certains jeux", mais "il convient de garder à l’esprit que la très grande majorité des joueurs trouve dans cette distraction une source de satisfactions positives et d’amélioration de certaines performances".

L'appel porte également sur "l’utilisation vespérale ou nocturne des écrans" et sur les troubles du sommeil, mais aussi sur une "éventuelle toxicité pour la rétine de la lumière diffusée par les écrans", même si les études en cours "n’apportent pour l’instant pas de conclusion significative".

Mais l'évocation des risques ne doit pas occulter le fait que les écrans, "bien utilisés", constituent "des outils de connaissance et d’ouverture sur le monde dont l’intérêt est incontestable", une donnée que les campagnes alarmistes ignorent en même temps qu'elles risquent "de faire oublier les véritables déterminants de la santé mentale et l’importance des problèmes sociaux".

Les académies appellent donc les parents d'enfants de moins de trois ans à ne pas mettre à leur disposition lorsqu'ils sont seuls des écrans, "surtout ceux dont les enfants peuvent eux-mêmes contrôler l'usage". Sinon, "la participation parentale à l'interactivité est absolument indispensable. Après 10 ans, "il importe que les parents maintiennent un dialogue positif sur l’utilisation des écrans et restent attentifs aux symptômes de fatigue liés aux troubles du sommeil". A l'école, dès 3 ans, "la place des écrans doit faire l’objet d’une réflexion collective au sein de l’établissement scolaire" et au-delà : "Nous appelons les pouvoirs publics, responsables de l’éducation et de la santé, à mettre en place des formations, permanente et continue, pour tous les intervenants auprès de la jeunesse", qu'il s'agisse des problèmes de violence, de désinformation, de harcèlement et de prosélytisme, mais aussi des compétitions de "e-sport" ou de la "la photosensibilité de certains yeux fragiles".

L'appel s'adresse aussi aux institutions de recherche et leur propose de travailler sur "l’interface entre les contenus numériques et leurs divers utilisateurs", sur "les effets multifactoriels des écrans chez les enfants", sur "les usages pédagogiques d’Internet et des écrans", sur les filtres de la lumière bleue, sur les relations homme-machines... "Nous appelons les chercheurs à un dialogue éclairé avec les enseignants, éducateurs, professionnels de la santé, parents, et adolescents eux-mêmes, pour comprendre les expériences très variées vécues en ligne par des jeunes d’horizons divers et de fonctionnements psychologiques différents."

L'appel ici

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