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Voie professionnelle : la difficile mise en oeuvre des périodes de formation en milieu professionnel (CEREQ)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 15 avril 2019.

"Les défis à relever pour assurer la qualité du tutorat (des élèves qui préparent baccalauréat professionnel sous statut scolaire) montrent l’existence d’une forte inégalité d’une action à l’autre", estiment les chercheurs du CEREQ dans un "Bref" que le Centre d'études et de recherches sur les qualifications vient de publier. Sachant que les élèves doivent réaliser 22 semaines de PFMP (périodes de formation en milieu professionnel), "réparties sur leurs trois années de formation en trois ou cinq périodes selon les lycées, donnant chacune lieu à une action de tutorat", la recherche par les enseignants et par les élèves de structures d’accueil "ressemble à une quête du Graal".

Il n’est en effet pas aisé de trouver suffisamment d'entreprises enclines à former des jeunes. Encore faut-il qu’elles "fassent partie du champ d’activité visé par le diplôme". Les auteurs prennent l'exemple de l’aéronautique : "En raison du nombre limité d’entreprises acceptant des stagiaires (...), on constate que des élèves de bac pro aéronautique d’un lycée doivent parfois s’orienter vers des garages automobiles pour trouver des lieux de PFMP." Ensuite, "les structures doivent offrir au jeune la possibilité de réaliser des tâches lui permettant de valider les compétences attendues", ce qui suppose que les professionnels s'inscrivent dans la logique du référentiel de formation. "Enfin, les structures doivent désigner au minimum l’un de leurs salariés pour être tuteur et encadrer le jeune au quotidien."

Pour les enseignants, la recherche de lieux de stage est "chronophage". Quant aux tuteurs, ils doivent "intégrer dans leur structure des jeunes encore scolarisés, pas ou très peu expérimentés sur le plan professionnel et souvent intimidés", même si certains, à l'inverse, posent des problèmes : "manque d’attention au travail, problèmes de ponctualité ou de discipline, absentéisme..." S'y ajoutent les aléas. "Parfois, les jeunes sont confrontés à des évènements difficiles ou traumatisants, comme en EHPAD quand survient une chute ou le décès d’un résident. Il importe alors pour le tuteur d’accompagner le jeune dans l’épreuve."

Autre difficulté, les tuteurs doivent participer à l'évaluation des élèves avec les enseignants "alors qu’ils n’ont pas les mêmes représentations et expériences en la matière" et beaucoup d'entre eux estiment "qu’ils n’ont ni la légitimité, ni la compétence, ni la formation" pour le faire. De plus, les tuteurs "peinent à dégager du temps pour recevoir les enseignants" tandis que les enseignants ont "des difficultés pour effectuer toutes les visites qui leur échoient", "sur une période courte et parfois sur un territoire étendu", tout en ayant cours auprès d’autres élèves, "et sans compter les visites qu’ils ont à faire quand les tuteurs ou les jeunes rencontrent d’importants problèmes".

Comment surmonter ces difficultés ? Le CEREQ estime qu'il faudrait concevoir des référentiels "plus lisibles et plus malléables dans leurs usages". Mais "le constat d’une forte inégalité de qualité interroge aussi la capacité à mieux penser et réguler en amont le tutorat" tandis que "les branches professionnelles pourraient être associées plus étroitement à la conception et à la mise en œuvre de cette pratique".

"Le tutorat en baccalauréat professionnel : objectif qualité", ici

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