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La réforme de la voie professionnelle dénoncée comme "idéologique" par les États généraux organisés par " Touche pas à mon lycée pro"

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 08 avril 2019.

Les États généraux de la voie professionnelle se sont tenus samedi 6 avril au Palais du Luxembourg à Paris à l’initiative de la CGT éduc’action, CNT, SNUEP-FSU, SUD éducation, SNALC réunis au sein d’un collectif "Touche pas à mon lycée pro". Celui-ci a lancé une pétition pour exiger un "moratoire de la réforme de la voie professionnelle", mise en oeuvre "alors que tous les syndicats sont unanimes pour dire qu’ils n’ont pas été consultés (…). Quant à la refonte des programmes, il a fallu seulement deux mois pour la Commission supérieure des programmes pour les mettre en place. Une consultation a été organisée durant deux semaines … pendant les vacances de la zone A et C" dénoncent par ailleurs les mêmes organisateurs.

L’absence de consultation à propos des programmes a été tout particulièrement dénoncée par Laurence De Cock, historienne, qui constate "une perte d’heures abyssale, une purge". Pour elle, "les programmes sont calamiteux, les élèves sont appelés à devenir une "libre entreprise de soi", ils sont "dangereux pour la liberté pédagogique et contre notre propre empowerment d’enseignants". Ils ne tiennent pas compte des cohérences intercycles et elle suggère qu’ils ne soient pas appliqués à la rentrée 2019. "Approprions-nous les programmes, ayez confiance en votre expertise professionnelle" a-t-elle lancé à ses collègues présents tout en disant sa déception quand elle "entend les enseignants intérioriser un manque de qualification professionnelle alors que chacun est nettement plus expert que ceux qu'elle a croisés au Conseil supérieur des programmes".

Les États généraux de la voie professionnelle ont aussi dénoncé une réforme "idéologique", inspirée par le rapport "Marcon Calvez" où "le mot ‘citoyen’ n’apparaît que neuf fois tandis que le mot ‘ entreprise’ apparaît quatre-vingt-cinq fois". Dans son intervention retraçant l’histoire de l’enseignement professionnel Guy Brucy, historien, a fustigé l’assertion de ce rapport qui voudrait que l’enseignement professionnel forme "des jeunes qui ne trouvent pas d’emploi", alors qu'il faut distinguer insertion professionnelle et formation du jeune". Il ajoute que c’est "quand les dominés font irruption que l’enseignement professionnel fait des grands bonds en avant".

Michel Delachair

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