Penser autrement l’éducation prioritaire?
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 02 avril 2010.
Comment améliorer la prise en charge des élèves des Zones d’éducation prioritaire? Comment développer et mutualiser les expériences positives? A quelles difficultés les acteurs de terrain se heurtent-ils? Le SNUIPP-FSU organisait jeudi 1er avril une journée nationale sur l’éducation prioritaire…
Marc Douaire, de l’OZP (Observatoire des zones prioritaires) regrette l’absence de perspectives nettes au ministère, appelant le gouvernement à proposer un calendrier clair aux acteurs de terrain et à communiquer sur le sens des dispositifs. "Les propositions du ministère sont souvent des effets d’annonce. Quand elles sont appliquées dans les faits, c’est sous forme d’injonction. Sans concertation préalable, les équipes de terrain doivent tout abandonner pour mettre en œuvre les nouvelles propositions." Il s'inquiète aussi d'une moindre prise en compte des besoins du premier degré. "Il n’est pas sérieux de concentrer les moyens et les ressources sur le collège alors que la construction des apprentissages commence dès deux ans, à la maternelle." Il réaffirme la nécessité d’un pilotage clair: "Les équipes de terrain ont besoin de référents motivés et stables. Les principaux, les IEN etc.. doivent être impliqués dans le pilotage des dispositifs, sur la base du volontariat." En outre, il attire l’attention sur l’écueil politique de la logique de culpabilisation des familles, en cas d’échec des enfants.
L’ANARE (Association nationale des acteurs de la réussite éducative), était représentée par Sylvie Lissorgues, coordinatrice de la réussite éducative dans l’Essonne. Les trois chantiers de l'association en cours pour 2010 sont: L’aide à la professionnalisation de la réussite éducative (professionnalisation des coordinateurs, référents de parcours), le déploiement sur le territoire des ateliers "Impact sur les familles", enfin, la constitution d’une base de données sur la façon de travailler en réussite éducative. "Il s’agit de former les personnels à considérer les parents comme des partenaires ainsi que de créer un espace d’échange entre les associations, les collectivités, les écoles, les familles, de manière à assurer la cohérence des dispositifs sur le territoire." L’intervention de Sylvie Lissorgues a été suivie de réactions vives dans la salle, composée en grande partie d‘enseignants de ZEP. Il lui a été opposé quasi-unanimement "l’idée d’une réussite éducative servant de casse au service public."