Pourquoi les enfants pauvres réussissent-ils moins bien à l'école? (étude britannique)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 01 avril 2010.
"Chacun sait que les enfants des familles les plus pauvres sortent du système scolaire avec des niveaux sensiblement plus faibles". Partant de ce constat, Alissa Goodman et Paul Gregg publient une étude, téléchargeable en anglais, pour en rechercher les causes et décrire les moyens de lutter efficacement contre ce phénomène. La recherche montre d'abord que les différences d'ordre cognitif sont perceptibles dès l'âge de 3 ans. En cause le poids à la naissance, le fait de lire, ou de ne pas lire, des livres aux enfants, les heures de repas et de coucher... La correlation entre les aptitudes sociales et cognitives est établie. Les politiques de renforcement des compétences parentales, d'amélioration du contexte éducatif, et les politiques de santé doivent donc être coordonnées.
Les différences s'accroissent de 3 à 5 ans, et de 5 à 10 ans, beaucoup plus que durant les années de collège. C'est donc très tôt qu'il faut agir, notamment sur le sentiment qu'ont parents et enfant que leur destin dépend de leurs actions. Il faut aussi qu'ils soient convaincus que l'enseignement supérieur est dans le champ des possibles. Mais cela passe aussi par le fait de partager les repas et les sorties. Les politiques doivent aussi lutter contre les petites violences scolaires, entre élèves, contre les comportements à risques. Les auteurs détaillent les facteurs socio-économiques dont le poids est connu, mais rarement précisé. Ils ne semblent pas croire que les politiques publiques puissent les éliminer, mais elles pourraient au moins éviter l'aggravation de leurs conséquences.