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P. Meirieu précise sa position sur les applications des neurosciences en éducation (Sciences humaines)

Paru dans Scolaire le mardi 26 mars 2019.

Les neurosciences "nous permettent par exemple de mieux savoir, par exemple, ce à quoi il faut être attentif pour favoriser la concentration, combien d'informations le cerveau d'un enfant peut traiter simultanément, ce qui peut inhiber le raisonnement, etc. Pour l'enseignant, c'est une sorte de tableau de bord, c'est utile et parfois passionnant. Mais ce tableau de bord ne nous dispense pas de réfléchir à la direction que prend le véhicule (...) Elles n'expliquent pas ce qu'il faut transmettre, ni dans quelle finalité..." Dans une interview à Sciences humaines, Philippe Meirieu prolonge la réflexion de son dernier ouvrage, La Riposte, et précise sa position. Le pédagogue n'est pas l'adversaire des neurosciences. "D'autres disciplines, comme la sociologie, pourraient également être vécues (par les enseignants) comme une forme d'ingérence. Ce qui est dangereux, c'est la prescription", ce qui n'empêche pas que, "pour comprendre une classe, il est impératif d'avoir en main des clés en sociologie, en psychologie, en psychologie cognitive".

Il attire l'attention sur la nécessité de prendre en compte l'identité professionnelle des enseignants, lesquels ne sont pas "des exécutants" chargés d'appliquer mécaniquement des "procédures standardisées, qui seraient décidées scientifiquement". La pédagogie est, au contraire, "un art de faire", "fragile, profondément humain", et qui suppose de se poser la question "quels humains voulons-nous former, pour quelle société ?".

Il attire aussi l'attention sur les débats "très vifs" qui traversent les neurosciences. "L'acte d'apprendre est loin d'être déchiffré." Et il met en garde contre "la totémisation des compétences" portée par "le courant néolibéral", qu'encouragent la compétition internationale et des tests comme PISA. Il ne faudrait pas ramener la vie aux chiffres "et le monde à un vaste système de concurrence", alors qu'il faudrait se demander "comment armer l'esprit critique, comment créer un collectif solidaire, comment permettre aux sujets d'émerger et de s'émanciper".

Sciences humaines, n° daté d'avril 2019, 5,70€

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