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L'indicateur de plus-value des lycées, un des éléments que pourra utiliser le futur Conseil d'évaluation de l'Ecole

Paru dans Scolaire le mercredi 20 mars 2019.

"Nos établissements font des choses très différentes", explique Fabienne Rosenwald lorsqu'elle présente les résultats des lycées, ou plus exactement la méthodologie et les principales conclusions que l'on peut tirer d'IVAL, les indicateurs de valeur ajoutée des lycées. Comme chaque année, le ministère par la bouche de la directrice du service statistique de l'Education nationale, propose à la presse de substituer aux traditionnels palmarès fondés sur les taux de réussite au bac, des données plus fines. Au vu des caractéristiques de l'établissement, celui-ci accompagne-t-il bien ses élèves de la seconde jusqu'au bac, ou les sélectionne-t-il ? a-t-il plus ou moins de succès à l'examen, au bout de 3 ou 4 ans, et plus ou moins de mentions que d'autres établissements comparables en termes de population scolaire ?

La DEPP classe ainsi les lycées en 5 catégories, ceux qui ne font ni mieux ni moins bien qu'attendu, souvent des lycées dits "de centre-ville", qui reçoivent des collèges environnants de bons élèves et ont de bons résultats, mais peuvent difficilement faire mieux, sauf en termes de mentions. D'autres savent mieux que leurs homologues garder leurs élèves, mais ont des résultats plus faibles à l'examen, tandis que certains, à l'inverse, sont plus sélectifs et ont plus de bacheliers que prévu. D'autres sont "en-deçà des attentes" sur les deux tableaux" et les derniers sont au contraire "performants", ils gardent leurs élèves et ceux-ci réussissent mieux qu'attendu à l'examen.

Mais ces diagnostics ne disent rien des raisons qui font qu'un établissement soit à -40 % de résultats attendus, tant en pourcentage d'élèves de seconde amenés en terminale que de résultats à l'examen, et un autre + 40% en "taux d'accès" et + 20 % de valeur ajoutée en "taux de réussite" ? Fabienne Rosenwald renvoie à l'étude des deux inspections générales dont Thierry Bossard était l'un des coordinateurs, et qui concluait, en 2015, à l'impossibilité de dégager un facteur explicatif "qui l’emporterait sur tous les autres." L’idée même "d’un facteur clé ouvrant à la réussite" ne leur paraissait "pas pertinente". Les auteurs ajoutaient : "Les lycées à forte valeur ajoutée sont ceux qui réussissent à conjuguer, dans leur action propre, des facteurs de réussite dans plusieurs grands domaines. Ces lycées parviennent d’abord à se construire en tant qu’ensemble uni autour d’un projet pédagogique" (voir ToutEduc ici).

Dans un autre rapport, dont T. Bossard était également co-coordinateur, les inspections générales estimaient que, "à mesure que les établissements deviennent plus autonomes dans leur organisation (et) leurs choix pédagogiques, le besoin d’une évaluation de leurs performances se renforce" Mais, ajoutent-elles, "le système scolaire et son cadre global n’y sont guère propices".

Depuis lors, Thierry Bossard a été chargé par Jean-Michel Blanquer de la préfiguration de l'instance d'évaluation des établissements (voir ToutEduc ici). En attendant que celle-ci propose des indicateurs qui tiennent compte non seulement des taux de réussite, mais aussi du climat scolaire et de tous les éléments qui y contribuent, la DEPP souligne l'intérêt de disposer d'une méthodologie qui permette d'identifier les établissements qui reçoivent les publics les plus en difficulté et qui ont de bons résultats à l'examen, mais aussi en termes de taux d'accès en terminale. Quant aux taux d'obtention de mentions, il permet de distinguer des établissements qui ont peu de valeur ajoutée en termes de réussite à l'examen puisqu'ils ont de bons élèves dès l'origine, mais qui ont plus ou moins de valeur ajoutée si on regarde le degré de réussite.

Les critères qui permettent la comparaison des établissements et donc le calcul de leur plus value sont le niveau scolaire des élèves qui arrivent de 3ème, leur âge (ont-ils redoublé ?), leur origine sociale, la part de filles, l'offre de formation (un lycée qui propose peu de possibilités d'orientation voit certains de ses élèves partir pour des raisons extérieures à la qualité de l'établissement).

Fabienne Rosenwald annonce que la DEPP travaille à un indicateur de plus value pour les collèges, mais celui-ci ne sera disponible que dans quelques années.

Le site ici

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