Réforme du lycée et Parcoursup : les critiques du SGEN-CFDT et de SUD-Education
Paru dans Scolaire le mercredi 13 mars 2019.
Le SGEN-CFDT et SUD-Education publient, ce 13 mars, de vives critiques de la réforme du lycée.
Pour le SGEN-CFDT, la réforme se met en place "à marche forcée" et "dans le brouillard". L'organisation syndicale considère que c'est "le maintien des trois voies", générale, technologique et professionnelle qui génère "le tri social et scolaire qui existe en fin de 3ème". La suppression des séries "est a priori une mesure positive", mais une mise en oeuvre précipitée va provoquer "la reconstitution d’une hiérarchie de parcours" d'autant que "la définition de la carte des spécialités a reproduit la situation existante et donc les différences entre lycées". S'y ajoute l'absence de moyens dédiés à lutter contre "l’auto-censure des élèves dans leur choix d’orientation suivant leur origine sociale ou géographique" tandis que les suppressions de postes réduisent les possibilités de choix des élèves et renvoient à "une procédure de tri sur les notes" (voir ToutEduc ici), "en contradiction même avec la logique de suppression des séries." De plus, "la structuration en 3 spécialités en classe de 1ère puis 2 en classe de Terminale annonce plus un système d’entonnoir qui enferme qu’un parcours ouvert de lycée modulaire".
La fédération constate également que rien n’assure aux élèves que les choix qu’ils pourraient faire de "combinaisons originales", ne les pénaliseront pas. Du côté des enseignants, "l’évaluationnite permanente et cadrée ainsi que des programmes très formels, contraignants et austères, ne rendront pas le métier plus attractif". Elle ajoute que la valorisation des parcours "pourrait être faite de façon simple (et souple) par un supplément au diplôme".
SUD-Education estime pour sa part que Parcoursup n'a pas changé et appelle les enseignants des lycées "à ne pas remplir les 'fiches avenir', ou à y indiquer "automatiquement les mentions les plus favorables pour tous les items" et les universitaires "à ne pas participer à l'analyse et au classement des candidatures reçues" afin de ne pas "cogérer cette vaste entreprise de sélection".
Le calendrier est resserré, mais "les candidat.e.s pas ou mal affecté.e.s ne seront pas mieux loti.e.s parce qu'ils et elles le seront plus vite". L'anonymat des dossier "est très partiel" et "surtout, les dossiers conservent l'information du lycée d'origine, utilisé bien davantage que l'identité civile ou l'adresse pour trier nombre de candidatures". Avec APB, "les candidat.e.s classaient les formations ; sur Parcoursup ce sont les formations qui classent les candidat.e.s." Quant à la fin de la sectorisation en Île-de- France, elle aura pour conséquence un renforcement de la concurrence entre les établissements : "les universités parisiennes prestigieuses pourront faire leur marché parmi les meilleur.e.s candidat.e.s de banlieue, quand les universités de banlieue devront accueillir les parisien.ne.s les moins bien doté.e.s".