Stanislas Dehaene en appelle à une "mobilisation générale" pour enrayer la baisse du niveau (Le Monde)
Paru dans Scolaire le mardi 26 février 2019.
Dans son édition datée du 24-25 février, le Monde publie l'appel à la mobilisation en faveur de l'éducation que lance Stanislas Dehaene à l'occasion du vote en 1ère lecture de la loi "Pour une école de la confiance". Le président du Conseil scientifique de l'Education nationale pose deux prémices. "Homo sapiens est un colosse aux pieds d'argile" dont "l'extraordinaire capacité d'apprentissage" est fragile. Le niveau des élèves français baisse dramatiquement, un déclin dont "nul ne connaît précisément les raisons", précise le chercheur (et dont la description est contestée par d'autres chercheurs, ndlr). On connaît en revanche les recettes du succès dans d'autres pays, l'Angleterre notamment, "une mobilisation collective et résolue, particulièrement tournée vers les familles défavorisées et la petite enfance" et "une approche rationnelle, dépourvue d'idéologie, mais fondée, comme en médecine, sur l'expérimentation et les données probantes".
C'est là que le CSEN a, estime-t-il, un rôle à jouer, qu'il décline en quatre actions. Ce sont d'abord les évaluations au CP et CE1 qui permettent à chaque enseignant de "situer le développement de chacun de ses élèves" et de "proposer une pédagogie ciblée" à ceux qui sont en difficulté. Seront prochainement publiées des recommandations concernant les méthodes de lecture et les manuels. Pour les deux autres actions, S. Dehaene ne dit rien de leur mise en oeuvre. La 3ème action porte sur la transmission aux enseignants "des résultats les plus probants en psychologie et en sciences de l'éducation" . Il justifie l'action "Confiance en soi et métacognition" par "la motivation, l'envie d'apprendre, l'image de soi (qui) sont des facteurs déterminants de la réussite".
C'est l'ensemble de ces actions que doit soutenir la mobilisation des parents "aux côtés des enseignants", et pour rendre possible cette alliance, ces derniers doivent leur ouvrir les portes de leurs classes. Les retraités peuvent consacrer un peu de leur temps à des clubs de maths ou à l'animation de bibliothèques scolaires, les entreprises embaucher des stagiaires, les actifs venir parler de leurs métiers, et l'institution "épauler les enseignants" en "réenchantant un métier qui continue de trouver sa plus belle récompense dans l'épanouissement des élèves", mais aussi en augmentant leurs salaires...