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Les jeunes moins fragiles qu'on ne le croit face aux réseaux sociaux (CNESCO)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le jeudi 21 février 2019.

Alors qu'on imagine des jeunes crédules face aux infox (ou "fake news"), proies idéales des réseaux sociaux mal intentionnés, et ayant une faible appétence pour l'information, ce qui correspond d'ailleurs à une certaine réalité dans de nombreux pays européens, comme l'Italie où 54 % des adolescents (niveau 4ème - 3ème) et 49 % des jeunes Finlandais font confiance aux réseaux sociaux. Ce n'est pas vraiment le cas en France, selon le CNESCO qui publie le second volet de sa "grande évaluation" "Ecole et citoyenneté", réalisée auprès de 16 000 jeunes de 3ème et de terminale.

Des données recueillies l'an dernier, il ressort que plus de la moitié des élèves de 3ème (54 %) et les deux tiers (68 %) des élèves de terminale déclarent s'intéresser à l'actualité. Parmi ceux qui cherchent à s'informer, ils sont 9 sur 10 à se tourner vers la télévision, 8 à 9 selon l'âge, à s'adresser à leur entourage, ils sont un peu moins nombreux à chercher l'information dans les réseaux sociaux. Viennent ensuite les vidéos en ligne, la radio, les journaux en ligne, les autres sites web et les journaux papiers. Mais lorsqu'on les interroge sur la confiance qu'ils accordent à ces sources d'information, l'entourage vient en tête, suivi de la télévision, des journaux papiers, de la radio, des journaux en ligne... et loin derrière les réseaux sociaux auxquels seuls 6 % des élèves de 3ème et 3 % des élèves de terminale font "tout à fait confiance" (21 % leur font "plutôt confiance"). Les élèves de terminale font moins souvent "tout à fait" et plus souvent "plutôt" confiance aux différents médias que les élèves de 3ème. 

A noter encore que 65 à 75 % des élèves (selon l'âge) estiment qu'aucune entreprise de presse ni aucun gouvernement ne doit posséder l'ensemble des journaux d'un pays. Mais cet attachement au pluralisme s'affaisse si "la nation est menacée". Il serait alors pour 67 à 58 % des élèves à estimer souhaitable que l'Etat contrôle l'information.

Ces pourcentage sont des moyennes. Les élèves de milieux défavorisés font nettement moins confiance aux médias traditionnels et à leur entourage et davantage confiance aux réseaux sociaux (+9 et 6 points) que leur camarades de milieux favorisés. Les différences tiennent aussi à l'intérêt que leurs parents portent à l'actualité.

Dès lors se pose la question du rôle de l'école, alors que le système éducatif français est traditionnellement dans une position de défiance envers les médias, et que l'éducation aux médias ne fait son apparition dans les programmes qu'en 2005. Seuls 52 % des élèves de 3ème déclarent que le sujet a été abordé au cours de leurs années de collège dans les cours d'EMC, 57 % pour les élèves de Terminale. Seuls 13 % (en 3ème) et 10 % (en terminale) ont participé à l'élaboration d'un journal d'établissement.

Le CNESCO préconise de généraliser l'éducation aux médias, de mettre l'accent sur les établissements qui accueillent des élèves défavorisés, de développer les activités de production de médias, de croiser les apprentissages sur des médias variés, de nouer des partenariats avec des professionnels, et, bien sûr, de former les enseignants.

Pour Nathalie Mons, qui préside le CNESCO, ces résultats confirment ce qu'on sait d'un système éducatif français marqué, au moins pour sa partie "enseignement général", par l'étude des textes des Lumières et la lecture de Voltaire, et qui développe l'esprit critique, mais qui fait de place à l'activité des élèves.

Rappelons que le projet de loi "pour une école de la confiance" prévoit la disparition du Cnesco comme instance et que le ministre annonce l'ouverture d'une chaire au CNAM, sans que les débats à l'Assemblée aient éclairé les conditions de ce transfert. Le CNESCO devrait publier au printemps l'analyse des données de cette même enquête relatives à la laïcité.

 

 

 

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