"La curiosité n'est pas un vilain défaut" (La Main à la Pâte)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 30 janvier 2019.
La remise des prix 2018 de "La main à la pâte", hier 29 janvier dans la Grande salle des séances de l’Académie des sciences était placée sous le thème de la transmission de messages aux nouvelles générations. Jean-Michel Blanquer a précisé dans un discours enregistré que "la France a besoin de scientifiques et que cet esprit scientifique doit imprégner l’école". Dès 1995, cette opération lancée par le prix Nobel de physique, Georges Charpak, avait devancé le vœu du ministre afin qu’ "une pédagogie d’investigation permette de stimuler chez les élèves esprit scientifique, compréhension du monde et capacités d’expression".
Pierre Corvol, président de l’Académie des sciences, a remercié les jeunes participants voire les très jeunes participants de "leur goût pour les sciences, de leur esprit de curiosité. La curiosité n’est pas un vilain défaut. Ces enfants prouvent que la science est accessible à tous et qu’elle permet de répondre à des questions essentielles : pourquoi ? Comment ça marche ? Pourquoi ça ne marche pas ? Et pourquoi pas ?" Des petits de maternelle répondent à ces questions en lâchant librement leurs pensées : "des fois, ça coule. Des fois, ça flotte. Au début, ça flotte et à la fin, ça coule."
Cette bonne humeur n’est possible que dans le cadre d’une véritable pédagogie de projet. Ainsi, Virginie Duvernoy, premier prix avec sa classe de CM1 et leur station météo, précise à ToutEduc : "Nous mettons nos élèves en mode-projet scientifique. Nous leur faisons rencontrer des ingénieurs, des étudiants en école d’ingénieurs de leur territoire. Ceux-ci peuvent être déstabilisés par les questions des enfants. Mais, ils leur donnent une réponse adaptée à leur compréhension. Nous avons également eu la chance de présenter notre projet sous une forme originale : une pièce de théâtre à Océanopolis à Brest. Nous avons fait deux projets dans un. Il était à la fois scientifique et artistique."
Ont également été récompensés des étudiants en deuxième année de Master préparant aux métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) et qui ont consacré leur mémoire à un enseignement rénové des sciences et de la technologie. Ils répondent ainsi à des questions pédagogiques telles que : le débat peut-il constituer le cadre d’apprentissage à l’éducation au développement durable ? Ou que nous apporte la modélisation dans l’évolution des conceptions initiales en astronomie ?
Daniel Rouan, Président de la Fondation La Main à la Pâte, souhaite que "le goût pour les questions scientifiques se prolonge. Grâce à la science, nous pouvons résoudre des problèmes quotidiens, des situations exceptionnelles, transmettre des connaissances à nos proches et enfin devenir acteur de notre avenir. Nous espérons que des vocations professionnelles se seront éveillées dans le cadre de ces projets."
Hélène Cénat