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Vivien Joby, nouveau président du SNCEEL (les chefs d'établissement de l'enseignement catholique)

Paru dans Scolaire le jeudi 24 janvier 2019.

Pour le président du SNCEEL, élu dans le cadre du congrès du Syndicat national des chefs d'établissement de l'enseignement libre qui s'achevait aujourd'hui 24 janvier, les établissements scolaires sous contrat "ne sont pas de petits buissons de buis" qui auraient vocation à être "bien alignés". L'institution catholique doit être pour eux un tuteur sur lequel s'appuyer, non une tutelle au sens d'une main-mise sur une personne irresponsable. Quant aux CAEC (comités académiques) et directions diocésaines, elles doivent se garder de tout mimétisme avec les structures de niveaux équivalents de l'Education nationale, rectorats et inspections académiques. Le successeur d'Eric Hans est "viscéralement attaché à la liberté". Il dirige le lycée polyvalent "Institution - La Providence" à Saint-Malo et défend un modèle "de bonnes écoles" qui développent le sens critique des élèves et visent leur "autonomie cognitive", de "petites sociétés humaines" qui défendent "une vision anthropologique" fondée sur "le caractère sacré de chacun" dans un contexte de délitement social, de "modernité liquide" pour reprendre l'expression du philosophe Zygmunt Bauman.

Il est également offensif lorsqu'il évoque les moyens dévolus par l'Etat à l'enseignement privé : "il est clair qu'il ne respecte pas sa part du contrat", une situation qui va s'aggraver avec la réforme du lycée. "Ce n'est plus tenable, nous devons sortir de cette ornière." Eric Hans calcule d'ailleurs que l'enseignement catholique accueille 17 % des élèves, mais reçoit 11 % des moyens : "il nous faudrait des dotations à l'élève." Il note toutefois à ce sujet que la réforme de la formation professionnelle ouvrira l'an prochain aux établissements "d'autres sources de financement". Il intervenait lors de la table-ronde qui a précédé le discours de son successeur, de même que Pascal Balmand. Le secrétaire général de l'enseignement catholique attend de la réforme annoncée de l'éducation prioritaire que les établissements privés soient éligibles. Ce n'est pas le cas actuellement puisque la définition de zones géographiques organisant l'accueil des élèves va à l'encontre, de la liberté de choix des familles, explique-t-il.

Parler du sens

Pour Roger-François Gauthier (IGAENR h.), l'enseignement catholique a en effet "un atout énorme" : l'établissement constitue "un terrain favorable du parler du sens" alors que dans le monde entier se répand "la maladie de la compétition" entre les pays, entre les établissements, entre les élèves. Cette question du sens était au centre du débat, Pascal Balmand ayant promu "une politique prospective sur l’avenir de l’implantation et du déploiement des établissements catholiques d’enseignement en France" (voir notamment ToutEduc ici). Et il s'agit de demander "à chaque communauté de réfléchir à sa prospective" pour aboutir, avec un mouvement pour l'essentiel du bas vers le haut, "à la construction d'une vision politique". Et, insiste-t-il pour donner un cadre à cette construction, "l'éducation n'est pas un marché", le caractère propre des établissements correspond en effet à "une vision de la personne" qui se traduit dans "une pratique pédagogique". Il s'agit d'assurer le développement de la raison, mais aussi de la part affective et même de la "part intérieure", totalement négligée par l'enseignement public.

Autre donnée, inscrite dans les statuts et correspondant "à un choix pastoral", rappelle P. Balmand, la vocation de l'enseignement catholique à "être ouvert à tous". Sylvie Da Costa, chargée de mission sur le thème de la mixité sociale et scolaire au SGEC, donne l'exemple d'un établissement de Vannes qui compte 260 élèves, dont 100 musulmans. Eric Hans souligne toutefois que, dans son lycée à Strasbourg, il a refusé certains élèves musulmans dont l'intégrisme pourrait contredire le projet d'établissement. Il ajoute que tous les enseignants ne sont pas prêts à recevoir des élèves très différents culturellement de ce qu'ils sont eux-mêmes. Pascal Balmand concède que "la mixité imposée à la hache" débouche sur "une impasse".

Ces réflexions s'inscrivent dans le cadre du 60ème anniversaire de la "loi Debré" qui pourrait connaître "des ajustements" alors que les collectivités territoriales et les branches professionnelles ont vu leurs rôles s'accroître, tout comme la pression de l'international, mais "il n'y a pas de raison de fond" de la contester, "l'association est la bonne solution, le contrat le bon moyen et l'établissement le bon niveau", s'accordent à reconnaître tous les orateurs.

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