Parcoursup : Frédérique Vidal justifie l'évolution de la plateforme
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 11 janvier 2019.
A compter du 22 janvier, les élèves de terminale et les étudiants en réorientation pourront "formuler leurs voeux" sur la plateforme "ParcourSup". La procédure évolue, elle est "raccourcie et accélérée", l'offre de formation est élargie avec "de nouvelles écoles, des formations du sport, près de 350 Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) et 150 Etablissements de formation en travail social (EFTS)". Les premières réponses des formations seront communiquées le 15 mai, les candidats auront 5 jours pour répondre. Pour les propositions qui arriveront "à partir du 20 mai et jusqu’au 19 juillet", ils auront 3 jours.
A l'occasion de la visite du salon "Postbac" organisé par le groupe AEF ces 11 et 12 janvier, la ministre Frédérique Vidal justifie cette accélération du calendrier. L'année dernière, 99 % des premiières réponses ont été données dans les 48h. Interrogée par ToutEduc et par AEF sur le risque de voir l'orientation devenir une préoccupation centrale au lycée : le choix des enseignements de spécialité et des options ne va-t-il pas déterminer l'avenir des élèves jusqu'en L3 au moins ? Non, répond-elle. Du point de vue des élèves, les enseignements de spécialités permettent d'avoir "un avant-goût" des disciplines, d'autant que des MOOC* ou des visites d'établissements d'enseignement supérieur sont l'occasion de se faire une idée de leur réalité. Quant aux établissements, ils souhaitent que cette réforme soit pour eux l'occasion de diversifier les profils de leurs étudiants dont ils regrettent qu'ils soient "de plus en plus formatés", ce qui suppose qu'ils n'aient pas tous choisi les mêmes enseignements au lycée. C'est notamment vrai pour les études de santé, et plus généralement, cela correspond aux attentes des professions et à celles de la jeunesse.
Voici d'autres échos du salon.
Les réponses "Oui si..." pourraient-elles concerner aussi les admissions en BTS ? C'est du moins une demande des proviseurs des lycées où sont implantées des sections de techniciens supérieurs.
L'organisation des parcours pour les étudiants ainsi admis à condition d'accepter une remise à niveau est très variable selon les établissements, et au sein d'un même établissement, selon les équipes.
Pour les enseignants du supérieur, le fait de connaître trois mois à l'avance le profil de leurs futurs étudiants, parfois différent de ce qu'ils imaginaient, leur permet d'anticiper les difficultés qu'ils devront pallier.
Les lettres de motivation devraient faire l'objet, cette année, d'un cadrage. Elles ont été particulièrement utiles aux universités pour les candidats aux profils atypiques et en réorientation, qui n'avaient pas nécessairement les moyens de renseigner tous les items du dossier, par exemple parce qu'il leur manquait des notes dans certaines disciplines. Elles ont également permis de faire valoir des compétences non scolaires pour des "métiers à vocation", par exemple un BAFA pour des licences en sciences de l'éducation ou la participation à une club de sports pour les STAPS.
Armelle Nouis, proviseure du lycée Hélène Boucher (Paris) invite les élèves, et plus encore leurs parents "à destresser" sur les notes. En effet, lors de l'examen des dossier, les universités tiennent compte de la plus ou moins grande sévérité des enseignants, explique Frédéric Dardel, soit en regardant la note la plus haute et la note la plus basse de la classe, soit en prenant un pourcentage des meilleurs de chaque classe, sans tenir compte des notes. Quant au lycée d'origine, il a été pris en compte par certaines formations, pas par d'autres, sans aucun effet sur les résultats, sinon peut-être en Droit, ajoute le président de Paris-Descartes.
Frédéric Vidal précise que l'acceptation de candidats d'une autre académie doit se faire sans pénaliser ceux de l'académie visée, ce qui suppose "un réglage fin" une fois que "tous les dossiers auront été déposés".
* "France université numérique" propose de nombreux "MOOC", que fait-on dans une école de commerce ?, qu'apprend-on quand on fait de la psychologie ?, du droit ?, des sciences humaines ?, des staps ?, dans un IUT ?... voir ici