Apprentissage de la lecture : et si les jeux vidéo amélioraient l'attention et l'empan visuel ? (Revue de l'ANAE)
Paru dans Scolaire le dimanche 06 janvier 2019.
"Les jeux vidéo d'action semblent un outil prometteur pour l'entraînement des dimensions de l'attention visuelle impliquée en lecture" puisque celle-ci nécessite une attention visuelle mesurée par "l'empan visuo-attentionnel" et que ces jeux demandent "de se déplacer dans l'environnement du jeu tout en surveillant l'espace alentour"... Ces hypothèses se trouvent dans deux articles (Isabelle Altarelli, Paris 5, et Daphné Bavelier, université de Genève, pour l'un, Svetlana Meyer, Julien Diard, et Sylviane Valdois, Grenoble-Alpes, pour l'autre) publiés par la revue ANAE. Le dossier du dernier numéro, daté de décembre 2018, porte en effet sur "Attention et apprentissages", attention dont George A. Michael (Lyon 2) souligne l'importance : elle "n'a pas le même statut que les autres fonctions cognitives puisqu'elle précède les autres fonctions et leur permet d'émerger".
Mais, ajoute-t-il, "l'attention est de nature variable et ne permet que peu l'amélioration directe". "Il n'y a pas encore de solution idéale pour contrer les caprices de l'attention", même si on peut penser que les jeux vidéo d'action "permettraient d'apprendre à apprendre" tandis que "des entraînements rythmiques et musicaux" pourraient améliorer "l'attention auditive" (Marie Lallier, BCCBL, Espagne) qui joue un rôle dans "certaines formes de dyslexies développementales".
A noter que l'éditorial d'Edouard Gentaz (Genève) a pour thème ... la fessée. Aux Etats-Unis, 94 % des 3 - 4 ans "ont reçu une fessée au moins une fois au cours de l'année écoulée" et les recherches, très nombreuses, font le lien "entre les châtiments corporels (fréquence et intensité) et troubles ultérieurs du développement psychologique des enfants", mais ceux qui "comprennent le geste de leur parent l'accepteront plus facilement". Il n'y a certes "pas de différence entre les enfants qui ne reçoivent jamais de fessée et ceux pour qui cette punition est rare", mais "il est important d'éviter cette pratique éducative" et cette interdiction suppose, en même temps qu'une politique de la petite enfance, "une éducation à la parentalité proposée de façon intensive à tous les parents dès la naissance de leur enfant".
ANAE (Approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant) n° 157 www.anae-revue.com
Les contributions au dossier reprennent des interventions au congrès de la SOFTAL (société francophone des troubles des apprentissages et du langage) du mois de mai dernier (ici)