Réforme du lycée : le choix "très complexe" des enseignements de spécialité. (Bruno Magliulo sur Linkedin)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 18 décembre 2018.
"Entre le rêve porté en aval par le choix des enseignements de spécialité vers les ‘bons débouchés’ dans l’enseignement supérieur, et la réalité qu’exprime en amont le bilan scolaire et personnel de l’élève, il va falloir que les familles, mais aussi les équipes pédagogiques, trouvent pour chaque lycéen un point d’équilibre", conclut Bruno Magliulo, inspecteur d’académie honoraire, au terme d’un article sur "le très complexe choix des enseignements de spécialité" publié sur Linkedin.
Rappelant les éléments essentiels de la réforme du lycée et notamment la fusion des séries actuelles en une seule voie générale au sein de laquelle la différenciation des parcours se fera en fonction du choix des enseignements de spécialité, l’auteur insiste sur l’importance de ces enseignements "fréquemment présentés comme devant être choisis en fonction des objectifs d’études supérieures de la famille".
En ce sens, Bruno Magliulo constate qu’un "nombre de plus en plus important d’établissement d’enseignement supérieur se montrent soucieux d’afficher à l’avance des ‘attendus’ qu’ils mettront en œuvre à compter de la sortie du lycée de la première promotion de nouveaux bacheliers (2021) pour ‘réguler les flux de candidats à l’admission’."
Un choix trop précoce
Des recommandations qui se heurtent "au fait qu’une large majorité des élèves de seconde (et même encore de première), ne sont pas encore porteurs d’un projet d’orientation post bac". Pour l’auteur, il est donc préférable de partir en amont des goûts et des capacités réelles de l’élève : "A l’évidence, le ‘bon choix’ devrait découler de telles interrogations et pas uniquement d’un regard prospectif sur les débouchés post-baccalauréat que tels choix sont supposés faciliter".
Cela dit, Bruno Magliulo rapporte que "divers sondages effectués à cette date dans plusieurs lycées témoignent du fait que dans un nombre significatif de cas, les familles se préparent massivement à choisir des combinaisons d’enseignement de spécialité qui leur donnent le sentiment de pouvoir reconstituer les filières anciennes et notamment la plus attractive : la filière S". Il prévoit d’ores et déjà "une demande massive" en première de la triplette maths, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre.
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Colette Pâris