Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Mouvement lycéen : détermination et inquiétudes de l'UNL, de la FCPE, du SAF (avocats) et du SNPES-PJJ

Paru dans Scolaire le mardi 11 décembre 2018.

"Nous demandons l'ouverture de places dans l'enseignement supérieur, ce que l'abandon du SNU (service national universel) pourrait financer" explique Louis Boyard. Le président de l'UNL, aux côtés de ses homologues de la FCPE, du SAF (syndicat des avocats de France) et du SNPES-PJJ (le syndicat FSU de la protection judiciaire de la jeunesse) a listé, ce 11 décembre, les revendications des lycéens. Leur union nationale demande aussi que les algorithmes locaux utilisés par les établissements d'enseignement supérieur dans le cadre de Parcoursup soient publiés et que les organisations syndicales puissent en contôler l'usage. Elle exige également une réorganisation des spécialités prévues par la réforme de l'enseignement général, de façon que les lycéens puissent toutes les envisager sans avoir besoin d'aller d'un établissement à un autre avec des moyens de transport longs et coûteux, la suppression des "10 %" de contrôle continu au bac., et une autre réforme pour la voie professionnelle, de façon à renforcer les enseignements généraux (au lieu d'en amoindrir la place) et à favoriser les poursuites d'études...

L'UNL a lancé la semaine dernière la première vague de contestation des lycéens. "On pensait que ça prendrait, mais pas dans de telles proportions." Pour les représentants des quatre organisations, les réactions du pouvoir témoignent d' "un effet de panique". Les "entorses eu droit seraient nombreuses", avec un nombre très élevé, 800 à 1 000, de gardes à vues suivies de défèrements, souvent sans suite, ou un simple rappel à la loi, ce qui révèle d'ailleurs l'existence de "résistances au sein de l'institution judiciaire" face aux parquets. Trop souvent, les parents ne seraient pas avertis et, toujours selon le SAF, les interrogatoires seraient trop souvent menés hors présence d'un avocat, avec éventuellement des faux sur les PV d'audition pour masquer ce manquement aux règles de procédure. Pour le SNPES-PJJ, "la volonté d'écraser" la contestation est manifeste. Pour un évènement médiatisé, comme à Mantes-la-Jolie où des lycéens ont été contraints de s'agenouiller, mains sur la tête, combien d'autres passent inaperçus ? Nous assistons, ajoute le représentant syndical à la "criminalisation du mouvement" tandis que son homologue du SAF appelle les parents à porter plainte contre les forces de l'ordre et les procureurs.

"Jusqu'à l'obtention de nos revendications"

L'inquiétude des pouvoirs publics se retrouve du côté de la FCPE: "Nous craignons l'escalade de la violence et nous lançons un appel au secours", s'exclame Rodrigo Arenas, le président, qui invite les parents à accompagner leurs enfants s'ils manifestent. L'UNL lance un appel au calme, notamment en direction des forces de l'ordre, mais prévient, "le gouvernement ne pourra pas jouer le pourrissement, il attend les vacances de Noël, mais les lycéens sont organisés, on commence à organiser la rentrée de janvier, nous tiendrons jusqu'à obtention de nos revendications."

Si Louis Boyard regrette que les autres organisations lycéennes se soient situées dans une position de concurrence avec l'UNL, il annonce "on va essayer de travailler ensemble". Interrogé par ToutEduc sur les discussions que le ministre dit avoir eues sur la réforme du lycée avec le CNVL (conseil national de la vie lycéenne), il fait remarquer que cette instance est a-politique puisque l'interdiction de faire de la politique dans les lycées fait que les candidats ne peuvent présenter comme programme que l'organisation de moments de la vie de l'établissement, en aucun cas une position militante. Il propose de plus une analyse de la philosophie du ministre. Celui-ci tirerait les leçons de l'échec de l'école à assurer la mixité sociale, fonction qui serait déléguée au SNU, le système scolaire se limitant à un rôle d'ascenseur social, en réalité, ajoute le jeune homme, de tri social.

A noter encore que l'UNL appelle à un "mardi noir" et que plusieurs organisations syndicales d'enseignants ont déposé un préavis de grève.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →