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Distinguer "orientation" et "connaissance de soi" (CNESCO)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 11 décembre 2018.

Le CNESCO publie, ce 11 décembre, un dossier sur l'éducation à l'orientation qui comprend notamment les conclusions de la conférence de comparaisons internationales sur l'éducation à l'orientation, une enquête sur les 18-25 ans (réalisée par le Credoc), une enquête auprès des chefs d'établissement et une étude sur les processus d'orientation dans une académie. Il en ressort notamment qu'un jeune sur deux (48 %) estime "ne pas avoir été bien accompagné par son établissement" et pourtant, les établissements organisent des "activités diverses" liées à l'orientation, des présentations de filières, des témoignages sur les métiers, des visites d'entreprise, des ateliers de rédaction de CV... Mais seul un tiers des proviseurs ont mis en place les deux semaines consacrées à l'orientation prévues par le ministère et "dans un établissement sur cinq, aucune semaine de l'orientation n'a été banalisée pour les élèves de Terminale".

Si Nathalie Mons estime que "tous les acteurs de l'école sur le terrain investissent massivement les activités de l'orientation", "l'efficacité de l'ensemble de ces micro-actions volontaristes s'avère limitée", faute d'une "politique d'éducation à l'orientation ambitieuse, désignant un cap, des objectifs, des processus de coordination clairs et explicites". La présidente du Conseil national d'évaluation du système scolaire cite parmi les objectifs qu'un pays peut se donner la recherche de l'employabilité à long terme, ou la cohésion nationale en harmonisant les procédures et l'information avec une plate forme unique, ou des objectifs sociaux, par exemple ouvrir les portes de l'enseignement supérieur aux enfants de ceux qui n'y sont pas allés... 

Et surtout, il faudrait passer d'un modèle qui prévoit de donner une information ponctuelle aux élèves, surtout à ceux qui sont en difficulté, à l'occasion des échéances qui scandent un parcours scolaire à une autre logique, fondée sur un continuum à partir de l'école primaire. "Il ne s'agit évidemment pas d'orienter des élèves de cet âge", mais d'initier leur formation à "de nouvelles compétences" : "identifier ses goûts, ses appétences, ses compétences, savoir prendre des décisions (...)".

Une plateforme unique et nationale

Le CNESCO fait plusieurs préconisations. Promouvoir, sur le modèle du "My Future" australien, "une plateforme nationale, guichet unique d'information et de contacts géolocalisés" ; développer la "connaissance de soi", particulièrement en éducation prioritaire ; articuler le scolaire et l'extrascolaire ; proposer un programme de lutte contre les inégalités d'orientation, à l'instar de ce qu'ont fait 20 communes du Morbihan pour aller à la rencontre des familles, travailler à l'élévation des ambitions des élèves défavorisés ; mettre en réseau les acteurs locaux autour de la découverte des métiers et multiplier les périodes d'immersion en entreprise ainsi que les partages d'expérience avec des étudiants ; former les équipes éducatives en partant des problématiques locales.

Ses préconisations se fondent sur plusieurs constats. Les deux tiers des jeunes disent que l'orientation a été un facteur de stress, ils ont fait leur choix en fonction de leurs goûts plutôt qu'en fonction des perspectives de rémunération ou de carrière (c'est davantage vrai pour les filles que pour les garçons), mais un sur cinq déclare qu'il n'a pas eu vraiment le choix. Ils sont huit sur 10 à déclarer que leurs parents ont été leurs interlocuteurs pour discuter de leur orientation (ce qui favorise la reproduction sociale). Viennent ensuite, mais loin derrière les professeurs principaux, les camarades, la famille, les conseillers d'orientation ou PsyEN qui sont trop peu nombreux et très inégalement répartis, on en compte moins de 5 pour 10 000 élèves dans l'académie de Grenoble, à peine plus de 2 à Mayotte, contre plus de 8 à Limoges, en Guadeloupe ou à la Martinique.

Des coaches prennent le relais

L'enquête du CNESCO met en évidence l'importance du recours à des coaches privés, "payant ou associatif" et souligne que seuls 57 % des jeunes "avaient un projet professionnel au moment du choix de leur orientation". Elle souligne aussi que "dans les pays développés", l'orientation est le "parent pauvre" des systèmes éducatifs et souvent conçue dans une perspective adéquationniste, mais les mutations en cours, notamment l'idée que la plupart des métiers du futur n'existent pas encore, amènent à un changement de paradigme.

Le site du CNESCO ici

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