Le festival du film des droits humains est l'occasion de dénoncer les atteintes aux droits des enfants
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice le lundi 10 décembre 2018.
Le 16è "Festival international du film des droits humains", qui s'achèvera le 18 décembre, a programmé, les 5, 6 et 7 décembre trois journées "scolaires" avec projections et débats autour du thème des droits et plus particulièrement ceux des enfants. C'est ainsi qu'a été présenté à des collégiens de 5è et 4è de Notre-Dame de Sion à Ivry "The Girls of Meru" d’Andrea Dorfman.
Ce documentaire témoigne du déni de justice auquel se heurtent les jeunes filles au Kenya puisque les plaintes déposées pour viol ne donnent pas lieu à enquête. Le film révèle l’existence d’une véritable "culture de l’impunité" et retrace le combat d’une équipe internationale autour de l’avocate canadienne Fiona Simpson et de Tumasni Sheter, responsable de l’ONG Ripple International. Elles ont pris la défense de 160 enfants et jeunes filles de 5 à 18 ans et leur combat a été victorieux puisque le droit constitutionnel d’accès au juge a été reconnu alors que la police est plutôt encline à étouffer les affaires ou à trouver des règlements non judiciaires, le versement de sommes d’argent par exemple.
A l'occasion du débat qui s’en est suivi, l’ONG Caméléon a rappelé qu'en 2017 en France, 19 000 enfants ont été victimes de violences sexuelles. Un jeu de questions - réponses a permis de préciser ce qu'il fallait entendre par "viols", "agressions", "atteintes sexuelles" ou encore "âge légal du consentement"... Le débat a fait apparaître le rôle de la corruption et l’étouffement d’affaires lorsque l’état de droit est inexistant et comme le dira un collégien "lorsque la culture ne valorise que l’homme".
Le 16ème Festival international du film des droits humains de Paris se tient du 5 au 18 décembre principalement aux Grands Voisins, anciennement hôpital Saint-Vincent de Paul à Paris 14è ; les films sont en accès libre ; 25 films sont sélectionnés. Le jour de clôture coïncide avec la Journée internationale des migrants et le Festival se déplacera au Musée de l’Histoire et de l’immigration de la porte Dorée à Paris. Il est organisé en partenariat avec Solidarité laïque.
Michel Delachair