Les jeunes aiment leurs enseignants mais ne le leur disent pas (enquête OpinionWay pour Vers le haut et la MAIF)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 06 décembre 2018.
Seuls 10 % des jeunes disent avoir "tout à fait" envie d'exercer une activité professionnelle dans l'éducation, mais 23 % ne l'excluent pas. C'est l'un des enseignements d'un sondage OpinionWay pour Vers le Haut et la MAIF, publié hier 5 décembre par le Think tank. L'enquête montre que parmi les métiers de l'éducation, ce sont "éducateur de jeunes enfants" et "éducateur spécialisé" qui viennent en tête, suivis, pour les hommes, d'enseignant dans le second degré ou à l'université, tandis que les femmes sont attirées par l'école maternelle et assistante maternelle (un métier qui n'intéresse que 1% des garçons). Enseignant en primaire et chef d'établissement viennent en queue de peloton.
Les jeunes, toujours pour ceux qui pensent travailler dans le domaine éducatif, placent en tête de leurs motivations le fait de travailler avec des jeunes, puis, à égalité "le sens et l'intérêt du travail" et "l'envie de rendre ce qu'ils ont reçu". A noter que les parents de ces jeunes placent la question du sens en tête. Mais au chapitre des freins, les jeunes comme leurs parents mettent en tête les conditions de travail, suivies du niveau de rémunération.
Beaucoup de jeunes expriment un sentiment de reconnaissance à l'égard de leurs enseignants, quand parents et chefs d'entreprise placent en tête la confiance. Viennent à l'inverse des sentiments de lassitude, de scepticisme et de frustration. Mais une forte majorité d'entre eux pense néanmoins que les métiers de l'éducation ne sont pas reconnus à leur juste valeur alors que ce sont des métiers difficiles.
"Vers le haut" en tire comme conclusion qu' "il y a de la part des jeunes et des parents une reconnaissance latente à l'égard des enseignants, mais comme elle n'est pas exprimée et que le jugement des Français sur l'Ecole est parfois critique, les enseignants ne le savent pas." Le Think tank évoque de plus "un effet Mère Teresa" : "on vous admire, mais on ne se voit pas trop à votre place".
Ce sondage, qui porte sur des échantillons d'un millier de jeunes, d'autant de parents et de 400 chefs d'entreprise, a été réalisé au mois de novembre (le site ici)