Ecole maternelle : bien, mais peut faire encore mieux (sondage BVA pour l'APEL)
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 28 novembre 2018.
Si 89 % des parents ont une bonne opinion de l'école maternelle, ils ne sont que 22 % à la qualifier de "très positive", ce qui fait dire à Julien Goarant, qui présentait un sondage de BVA pour l'APEL (les parents de l'école libre" sur les ambitions qu'ont les familles pour ce niveau scolaire, à la veille de l'abaissement à 3 ans de l'obligation d'instruction, qu'il y a "la possibilité d'un mieux". Cette obligation aidera à la socialisation des enfants (90 %), permettra "un meilleur éveil des enfants dans toutes leurs dimensions" (87 %), des niveaux d'adhésion qui diminuent quand il s'agit de savoir si elle contribuera à la lutte "contre les inégalités sociales et linguistiques" ou si elle préparera mieux à la réussite scolaire (75 et 72 %). Ils sont 57 % craindre qu'elle pose la question de la sieste à la maison et 48 % à penser qu'elle constitue une entrave à la liberté de choix des familles.
Globalement, les parents attendent de l'école maternelle qu'elle évolue, notamment en termes d'apprentissage de la relation aux autres, de "la conscience de soi", de l'autonomie, cette dernière préoccupation touchant significativement moins les 25 - 34 ans, qui sont de même nettement moins nombreux (3 % contre une moyenne de 12 %) à attendre de la maternelle qu'elle contribue à réduire les inégalités et nettement plus nombreux à souhaiter qu'elle contribue aux apprentissages de base concernant l'écriture et la graphie ou l'oral, sans doute parce qu'ils ont une vision plus "utilitariste" de l'école où sont leurs enfants que d'autres générations, qui ont pris du recul, commente J. Goarant. Mais la plupart des parents pensent que l'école maternelle doit apprendre aux enfants la vie en groupe, veiller au "développement de l'enfant dans toutes ses dimensions", et à leur confiance en soi, à leur bien-être. Elle doit leur apprendre "la coopération, le travail en groupe"... En revanche "la relation avec la nature" n'est une priorité que pour 4 parents sur 10.
Les besoins des enfants que l'école doit satisfaire
Ils sont encore deux sur trois à estimer prioritaire "une augmentation du nombre d'enseignants et d'ATSEM" et presque autant à évoquer l'importance de leur formation. Le dédoublement des classes de maternelle n'est une piste prioritaire que pour 57 % des parents, et l'éveil musical et théâtral pour 31 % d'entre eux.
Viviane Bouysse insiste pour sa part, l'école maternelle accueille tous les enfants, "tels qu'ils sont" pour les soutenir et les stimuler "dans tous les domaines", elle doit répondre à leurs besoins que liste l'inspectrice générale : leur besoin de repos, leurs besoins moteurs pour mieux se situer dans l'espace, leurs besoins de jeux, de communication, d'échanges, leurs besoins "de découverte et de connaissances", car "tous les enfants veulent savoir", leurs besoins de "sécurité physique, affective et cognitive", en acquérant la conviction qu'ils sont capables de réussir et qu'ils trouveront quelqu'un pour les y aider. Elle met également l'accent sur l'importance de la régularité dans la fréquentation de l'école, ce à quoi l'obligation à 3 ans aidera. La sénatrice Françoise Cartron abonde dans le même sens, pensant notamment aux gens du voyage, qui mettent leurs enfants épisodiquement à l'école.
Le sondage ici