Moyens consacrés aux dédoublements, école à 3 ans, écoles musulmanes, information jeunesse : les réponses de J-M Blanquer aux députés
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 07 novembre 2018.
A l'occasion de la discussion du budget par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, Jean-Michel Blanquer a évoqué de nombreux sujets. Voici une sélection de ses réponses
En ce qui concerne les dédoublements des CP et des CE1 en éducation prioritaire, le ministre de l'Education nationale compte bien que cette mesure sera irréversible, et quelles que soient les responsabilités qu'il occupera au-delà de ce quinquennat, il s'en fera l'avocat. Il constate d'ailleurs "un effet de contagion au-delà des REP et REP+", puisque dans l'académie de Reims, des classes sont ainsi dédoublées en milieu rural.
Ces dédoublements mobilisent 3 900 postes supplémentaires. Est prévue au budget la création de 2 325 postes auxquels le ministre ajoute les 3 000 postes qu'il aurait pu supprimer et correspondant à la baisse démographique (- 60 000) élèves. Il évoque également une meilleure gestion des remplacements.
Interrogé sur l'accueil des enfants handicapés dans les écoles maternelles du fait de l'abaissement de l'âge de la scolarité obligatoire, le ministre évalue "entre 200 et 500 le nombre de postes d'AESH qui seront consacrés à cette nouvelle réalité", "très difficile à évaluer". Au total, le budget consacré à l'accueil des élèves handicapés augmente de 400 M€ à 2,7 Mds€.
"On va évoluer" sur la situation des directeurs d'école, annonce le ministre qui rejette l'idée de "solutions uniformes", "plaquées sur tout le territoire". Le lien "entre écoles et collèges fait partie des pistes de solution". Il évoque également ce rapprochement à propos de l'école rurale et il attend les conclusions du rapport de la mission Azéma - Mathiot (voir ToutEduc ici) avant d'annoncer une mise à plat de l'éducation prioritaire.
Le dispositif "devoirs faits" mobilise 247 M€ et concerne un peu plus d'un quart des collégiens, un pourcentage "assez satisfaisant", même si le ministre reconnaît qu'il n'y a pas "parfaite coïncidence" entre les élèves les plus en difficulté et ceux qui en bénéficient.
Interrogé sur le "communautarisme islamiste", le ministre indique que la "loi Gatel" lui donne "une base juridique" pour "fermer des écoles (hors-contrat, ndlr) caractérisées par un message fondamentaliste, contraire aux valeurs de la République et à l'ordre public", "c'est quelque chose qui va arriver au cours de cette année scolaire, vous pouvez en être certains". Il ajoute que les "équipes laïcité" sont intervenues quelque 400 fois depuis le mois d'avril.
En ce qui concerne les écoles insalubres, à Marseille ou ailleurs, l'Education nationale est "sur le point" de créer une cellule sur le bâti scolaire avec d'autres ministères. Le ministre évoque le rôle de l'ANRU (voir ToutEduc ici) non seulement pour accompagner les collectivités qui ont un retard à rattraper, mais également pour développer "une vision avant-gardiste" de l'architecture scolaire.
A l'occasion de sa visite à Nîmes hier 6 novembre, le ministère a conclu un accord avec la Croix-Rouge pour le développement de "classes Croix-Rouge", notamment dans les collèges. Au-delà se pose la question l'engagement. Gabriel Attal indique à ce sujet que le service civique a pour objectif d'accueillir d'ici 2020 quelque 4000 jeunes porteurs de handicap contre 1000 actuellement. Le secrétaire d'Etat indique de plus qu'il n'y a jamais eu autant de créations d'associations que cette année.
A noter parmi les autres sujets évoqués la volonté du ministre de "conforter" le réseau de l'Information jeunesse. Il veut par ailleurs "transformer les ESPE" de façon que la formation des enseignants soit davantage "conforme aux attentes de l'Education nationale".
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