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Le Conseil d'analyse économique recommande de développer "confiance, coopération et autonomie" à l'école

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 11 octobre 2018.

Dans une note qui vient de paraître, Yann Algan, Élise Huillery et Corinne Prost, membres du Conseil d’analyse économique (CAE) recommandent de développer les compétences socio-comportementales (CSC) des élèves français qui "figurent parmi ceux qui ont le moins confiance en leurs propres capacités, sont les plus anxieux (…)  et ont une faible capacité  à coopérer entre eux par rapport aux autres pays de l’OCDE".

Pour les auteurs, il s’agit de revoir les méthodes pédagogiques via la personnalisation de l’enseignement, le travail coopératif, le changement de système de notations alors que "des expérimentations internationales montrent qu’il est possible d’améliorer ces compétences aussi bien au plus jeune âge que chez les jeunes en difficulté".

Les enquêtes PISA et World Values Survey montrent de plus que le déficit des élèves français en matière de compétences socio-comportementales varie, comme pour les compétences académiques, selon qu'ils sont issus de familles plus ou moins favorisées, mais aussi que ce déficit se retrouve à l’âge adulte : "Pour certains pays comme la France, les adultes comme les enfants considèrent avoir peu de maîtrise sur les événements qui leur arrivent." Or, pour les économistes du CAE, les compétences sociales et comportementales influent sur les performances académiques, comme l'a montré un programme expérimental développé par l’association Énergie Jeunes dans 97 collèges défavorisés et qui a notamment permis d'augmenter les notes des filles de 10% pour un coût de 9 euros par an et par élève. Elles ont aussi un impact sur la réussite professionnelle:  "les compétences socio-comportementales expliquent au moins autant les différences de salaires que les compétences en littératie et numératie".

Six recommandations

Les auteurs proposent "des interventions légères aux coûts extrêmement faibles en comparaison d’autres interventions plus traditionnelles telles que par exemple la réduction des tailles des classes". Ils font valoir que "les méthodes pédagogiques en France sont singulières, laissant peu de place à la personnalisation du travail et au travail coopératif au profit d’un enseignement vertical privilégiant le travail individuel associé à un système d’évaluation anxiogène".

Ils préconisent donc le "développement de la personnalisation et du travail coopératif", ce qui suppose une formation spécifique des enseignants. Ils évaluent à moins de 800 millions / an le coût de 3,5 jours de formation continue pour l‘ensemble des enseignants du primaire et du secondaire hors temps scolaire. Ils proposent aussi de mobiliser sur le modèle du mentorat des volontaires du service civique pour intervenir auprès de collégiens en difficulté, tirant les leçons de l'échec d'un programme qui impliquait des élèves de l'ENS et qui "a probablement eu un effet décourageant sur les élèves de lycées parisiens et de banlieue qui n’étaient pas eux-mêmes particulièrement à l’aise scolairement". Les parents aussi devront être mobilisés via une nouvelle malette "centrée sur l’encouragement, la motivation et l’estime de soi de leur enfant". 

"Confiance, coopération et autonomie : pour une école du XXIè siècle", Yann Algan, Élise Huillery, Corinne Prost, ici

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