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Ruralité : l'organisation de l'Education nationale ne correspond pas à ses spécificités (rapport)

Paru dans Scolaire le jeudi 04 octobre 2018.

L'Education nationale peine "à prendre en compte la diversité rurale", constatent Marie-Blanche Mauhourat et Ariane Azéma dans le rapport que les deux inspectrices générales (IGEN et IGAENR) ont titré "Adapter l’organisation et le pilotage du système éducatif aux évolutions et défis des territoires ruraux" et que le ministère de l'Education nationale vient de publier.

En effet, alors que "l’école du socle – qui inclura prochainement la scolarisation dès trois ans – est le cadre de référence de la scolarité obligatoire", la politique d’aménagement scolaire "n’intègre pas ou peu le niveau collège". Autre caractéristiques du rural, "un sous-encadrement administratif" : vu la petite taille des collèges, "les personnels de direction et administratifs sont en nombre très réduit" tandis que "tous les représentants de collectivités locales" se plaignent de la "faible disponibilité" des directeurs d'école, liée à leur absence de statut. "Les circonscriptions du premier degré (sont) rarement articulées à la sectorisation des collèges" et la gestion des services départementaux et académiques se déploie "de façon non coordonnée entre le premier degré et le niveau collège" : "L’absence de stratégie d’ensemble sur la réussite des élèves en milieu rural contribue au sentiment de non prise en considération par les politiques nationales."

Les territoires vécus et les territoires institutionnels

Ne sont pas non plus pris en compte "les territoires vécus, lesquels se déploient généralement le long des axes de transports", ni les "territoires institutionnels". La mission propose d'ailleurs de privilégier le périmètre intercommunal "pour mener études et travaux prospectifs", mais ajoute que les intercommunalités ne sont pas "nécessairement adaptées à la gestion quotidienne et à l’organisation des réseaux d’écoles". De plus, l'organisation territoriale de l'Education nationale doit comprendre "un travail en direction des conseils départementaux pour faire évoluer la sectorisation et, à terme, le cas échéant, le maillage des collèges."

Les deux auteures s'inquiètent également d'un "déficit de compréhension par l’institution scolaire des déterminants culturels propres aux sociétés rurales". Elles donnent l'exemple du taux d’accès à l’enseignement supérieur qu'il faudrait faire évoluer, ce qui supposerait "d’intégrer l’ensemble des contraintes pesant sur la mobilité des jeunes ruraux et de définir les conditions propres à accompagner et sécuriser les familles concernées".

 Expérimenter les "écoles du socle"

Elles recommandent notamment de "faire évoluer l’organisation infradépartementale de l’Education nationale en fonction du maillage des collèges et en cohérence avec l’organisation des collectivités locales" mais aussi d' "expérimenter dans les 'territoires ruraux éloignés' diverses formes d’organisation originales écoles - collège dites école du socle". Elles proposent alors de "mutualiser les services et les missions des enseignants et des corps d’encadrement propres au premier et au second degrés". Elles recommandent également d' "adapter les conditions d’exercice des corps d’encadrement (IEN, principaux de collèges) en zone rurale et (d') adapter le statut des directeurs d’école dans les territoires de faible densité".

A noter qu'Ariane Azéma est chargée de mission avec Pierre Mathiot sur le thème "politiques éducatives et territoires", qui concernent notamment l'éducation prioritaire et la ruralité (voir ToutEduc ici)

Les territoires ruraux (France métropolitaine) scolarisent 22 % des écoliers (dans 36 % des écoles), 23 % des collégiens (dans 12,5 % des collèges) et 21 % des lycéens dans 45 établissements, auxquels il faut ajouter 114 établissements sous tutelle du ministère de l'Agriculture et de l'alimentation. En ce qui concerne les personnels enseignants, "l’espace rural se caractérise par une certaine surreprésentation des jeunes enseignants (moins de 35 ans) ainsi qu’une sous-représentation plus marquée des enseignants âgés (plus de 50 ans)". Les résultats des élèves ruraux sont proches de ceux des élèves urbains, "les résultats sont nuancés mais ne sont pas négatifs concernant les classes multi-cours"; "la réelle rupture entre élèves ruraux et urbains se manifeste au collège au terme duquel on constate un fort différentiel d’orientation".

Le rapport ici

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