Faut-il choisir entre mixité sociale à l'école ou dans le quartier ? (étude)
Paru dans Scolaire le lundi 24 septembre 2018.
La mixité résidentielle et la mixité sociale au sein des établissements scolaires "ne vont pas nécessairement de pair", montre une étude de l'ONPV (l'Observatoire national de la politique de la ville). En effet, certains parents des quartiers prioritaires de la politique de la ville et plus encore des quartiers périphériques contournent la carte scolaire, notamment à l'occasion du passage en 6ème de leur enfant, pour l'inscrire dans un établissement privé ou dans un autre établissement public que celui que la carte scolaire lui assigne. Ces parents "renforcent l’absence de mixité sociale dans l’école ou le collège de leur secteur", mais, s'ils n'avaient pas cette possibilité, ces familles ne seraient-elles pas tentées "de déménager du territoire relevant du secteur de leur établissement", ce qui contribuerait à "mettre à mal la mixité résidentielle" ?
L'étude reprend un certain nombre de données sur la composition sociale des quartiers prioritaires et des "unités urbaines englobantes", et relève notamment que 60 % des élèves des QPV sont "de milieux modestes", contre 25 % pour les quartiers périphériques. Elle donne aussi une image du niveau scolaire des élèves puisque "seuls 1,3 % des élèves issus des quartiers prioritaires (contre 3,1 % dans le reste des unités urbaines englobantes) ont au moins un an d’avance par rapport au cursus normal pour un élève de 6e".
Et elle constate qu'à la fin d’année scolaire 2015-2016, "6,2 % des élèves accédant pour la première fois en classe de 6e et habitant en quartiers prioritaires sortent du système public pour étudier dans un collège privé contre 10,2 % pour les élèves des autres quartiers des unités urbaines englobant un quartier prioritaire". L'étude note d'ailleurs que certains parents d’élèves scolarisés dans une école Rep ou Rep+ ayant un bon niveau scolaire, "peuvent être incités par les enseignants à demander une dérogation ou à l’inscrire dans un établissement privé".
L'étude ici