Apprentissage ou lycée professionnel : la DEPP liste les caractéristiques de ces jeunes
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 14 septembre 2018.
"À la rentrée 2015, à l’issue de la classe de troisième, un tiers des élèves se sont dirigés vers le second cycle professionnel" dont un tiers vers un CAP (y compris agricole) et les deux tiers vers un baccalauréat professionnel. Quelque 4 sur 10 de ceux qui préparent un CAP ont choisi l’apprentissage, "c’est le cas de seulement 2 % d’entre eux pour le baccalauréat professionnel", calcule la DEPP. Le service statistique de l'Education nationale publie deux notes d'information sur ces orientations et la première dresse les portraits des apprentis et des lycéens, non sans rappeler que "la recherche d’un contrat d’apprentissage s’apparente à une recherche d’emploi".
Les enfants d’immigrés "représentent 5 % des élèves de troisième poursuivant en CAP en apprentissage, contre 15 % en CAP par voie scolaire". C'est surtout vrai des jeunes issus de l’immigration africaine.
Un quart des élèves qui poursuivent en CAP par apprentissage sont des filles, "alors qu’elles représentent 44 % des élèves qui s’orientent en CAP par la voie scolaire". Cette disparité "peut s’expliquer par le fait que la plupart des spécialités de formation majoritairement choisies par des filles (...) sont peu représentées en apprentissage".
En revanche, "les jeunes dont le père est artisan, commerçant ou chef d’entreprise, pour lesquels l’apprentissage peut s’inscrire dans une logique de transmission, ou être favorisé grâce au réseau personnel, deviennent plus souvent apprentis". Les mères des apprentis sont plus fréquemment diplômées que celles des lycéens professionnels.
Les apprentis "ont moins souvent redoublé au cours de leur scolarité que ceux qui préparent ce diplôme en lycée professionnel", ils avaient au collège "de meilleurs acquis en mathématiques et en français" et "la voie scolaire compte davantage d’élèves provenant d’une troisième de SEGPA" (section d’enseignement général et professionnel adapté).
Autre caractéristique des jeunes apprentis, leurs employeurs s'intéressent non seulement à leur niveau scolaire, mais aussi aux appréciations des professeurs sur leurs bulletins scolaires : "L’importance de la dimension non scolaire est mise en avant dans le recrutement d’un apprenti : comportement, motivation, savoir-être." Cela se traduit par "un meilleur SEP (sentiment d'efficacité personnelle) dans la sphère sociale" des apprentis. "En revanche, en matière de SEP scolaire, les élèves en apprentissage se distinguent peu de leurs camarades, malgré des compétences scolaires plus élevées."
Dans une seconde note d'information, la DEPP calcule qu'en 2017, "les effectifs d’apprentis dans l’enseignement secondaire sont en hausse (+ 1,5 %) pour la première fois depuis dix ans" : "les formations du secondaire, de niveau inférieur ou égal au baccalauréat, accueillent 264 000 apprentis". En ce qui concerne le niveau V (CAP essentiellement), quelque 100 000 jeunes sont entrés en apprentissage l'an dernier contre 96 000 en 2016. Pour le niveau IV, bac pro et brevet professionnel, le nombre des entrées passe de 46 000 à 50 000.
La DEPP calcule également que 12 000 apprentis des niveaux V et IV suivent une formation dans un lycée. "Entre 2016 et 2017, le nombre d’apprentis en EPLE préparant une formation de niveau V décroît (- 1,9 %) mais croît au niveau IV, tiré par la baccalauréat professionnel".
Quant aux taux de réussite des apprentis au baccalauréat professionnel et au CAP, ils sont inférieurs à ceux des scolaires "de - 3,1 points pour le CAP, et supérieur de + 2 points pour le baccalauréat professionnel".
La note d'information "L’orientation en CAP par apprentissage ou par voie scolaire : profils des élèves à l’issue de la troisième" (ici), celle sur "l’apprentissage au 31 décembre 2017" ici